Le mot désir vient du latin « desiderare », c'est-à-dire manquer d'astre. L'Homme, cet « être de désir » aspire donc vers une étoile et tend toujours à posséder ce qu'il n'a pas. En attrapant cette chose, cet astre, il espère combler un manque. Mais quel est le moteur de ce désir, qu'est-ce qui le pousse à désirer telle ou telle chose ? Est-ce parce que nous attribuons une valeur à cet objet de désir ou n'est-il qu'un caprice, qu'un besoin injustifié ? Ne désirons-nous que les choses que nous estimons bonnes ? (...)
[...] Nous désirons également que l'autre nous désire et peut- être même que nous désirons ce qui nous désire. L'Homme n'estime pas forcément la chose bonne, mais puisqu'elle nous désire, elle nous donne le sentiment de se sentir aimé, une confiance en soi, et donc nous la désirons. On désire cet alter ego, cet autre moi. Sartre ne nous a-t-il pas prouvé que nous existions à travers le regard de l'Autre ? Nous avons donc vu que tous nos désirs ne sont pas forcément bons ou du moins la valeur de bon que l'on attribue à une chose n'est pas universelle et intemporelle et peut être perçue de façon différente en fonction de chaque individu. [...]
[...] Mais quel est le moteur de ce désir, qu'est-ce qui le pousse à désirer telle ou telle chose ? Est-ce parce que nous attribuons une valeur à cet objet de désir ou n'est-il qu'un caprice, qu'un besoin injustifié ? Ne désirons-nous que les choses que nous estimons bonnes ? L'Homme serait-il toujours en quête de bonheur en désirant toujours ce qu'il estime de bon pour lui afin d'y parvenir ? Ou peut-être t-il d'autres désirs, qu'il ne juge pas forcément bons mais qui le dépassent ou au contraire que sa conscience censure et enfouit en lui ? [...]
[...] Tout d'abord, nous pourrions penser que nous ne désirons que les choses jugées bonnes. En effet, le désir est avant tout le fruit d'un besoin vital, du domaine de la survie tel que manger, dormir, boire, la sexualité. Mais pour son bien-être, l'Homme a des désirs plus sophistiqués que l'animal, des désirs de l'ordre du psychologique, au-delà de ses désirs biologiques. Le désir est l'essence même de l'Homme. Celui-ci est en quête permanente du bonheur, fin suprême de la vie pour les eudémonistes. [...]
[...] Le désir serait donc source des valeurs humaines. C'est ce que Spinoza souligne dans cette citation Ce n'est pas parce qu'une chose est bonne que nous la désirons, mais c'est parce que nous la désirons que nous la jugeons bonne Cela voudrait dire que nous avons la certitude de désirer les choses bonnes mais ceci ne serait qu'une illusion, un moyen de se déculpabiliser et de justifier tous nos désirs. Le fait d'acheter telle paire de chaussures soit disant pour sa qualité ne cacherait-il pas le désir de porter une certaine marque pour être comme les autres ? [...]
[...] Le désir revient toujours et notre manque n'est jamais rempli, tel le tonneau des Danaïdes dans Le Gorgias de Platon. De plus, à force de désirer encore et encore, on ne réfléchit même plus à la valeur des objets désirés. En effet, notre société de consommation, la publicité nous créaient sans cesse de nouveaux besoins et arrivent à nous manipuler en nous fabriquant nos désirs pour un meilleur profit. Nos désirs ne sont donc pas forcément utiles, pas toujours justifiés et l'Homme peut en être conscient comme il peut ne pas l'être. [...]
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