Dissertation de Philosophie niveau Lycée sur le sujet : ne désirons-nous que les choses que nous estimons bonnes ?
[...] Ne désirons-nous que les choses que nous estimons bonnes ? L'homme est un être de désir. Pour autant, ne désirons-nous que les choses que nous estimons bonnes ? Spontanément, nous répondrions à cette question par l'affirmative : le désirable est ce que nous tenons pour estimable et on ne verrait personne poursuivre de plein gré ce qui lui répugne. Toutefois, nous constatons que la quête de ce qui pourrait nous satisfaire est souvent infructueuse. La littérature témoigne par ses héros de cette impossibilité de combler le désir humain qui est par essence manque : du Dom Juan de Molière à Emma Bovary de Flaubert, par exemple, leur désir les perd. [...]
[...] La quête de la sagesse par le renoncement à certains désirs relève selon lui de la négation de la vie, de l'idéal ascétique, de l'esprit de sérieux. Elle est comme la morale le fait des faibles qui, incapables d'agir et de créer, ont inversé les valeurs authentiques. Le désir n'est-il pas, alors, plutôt que la raison, à l'origine de toutes valeurs ? C'est en effet parce que nous désirons un objet que nous le jugeons bon. Le désir crée le désirable. Mais l'on peut se tromper. Il faut par conséquent connaître ce qui accroit réellement notre puissance d'être pour que le désir apporte ce qu'il promet. [...]
[...] Par l'ascèse philosophique, nous pouvons et nous devons ne désirer que ce que nous estimons bon. Epicure lui même reconnaît : il faut distinguer les vrais désirs des faux. Le choix premier et l'expérience fondamentale de l'épicurisme consistent à se détourner de la poursuite insatiable des plaisirs, en ne recherchant pas n'importe quelle jouissance. Cela relève d'une discipline, d'un exercice sur soi-même. Ce n'est donc pas de façon inée que nous ne désirons que les choses que nous estimons bonnes. [...]
[...] Ne désirons-nous que ce que nous estimons être bon, ou du moins, le pouvons-nous ? Nous désirons ce qui nous donnera du plaisir en conformité avec la raison et la morale : nous recherchons le plaisir qu'est la jouissance de la santé, de la tranquillité de l'esprit, de l'apaisement des tensions. Ces plaisirs sont des biens, c'est-à-dire qu'au delà de la sensation agréable qu'ils nous procurent, nous jugeons qu'ils manifestent un gain de vie, de force. Cela va dans le sens de notre nature selon Epicure. [...]
[...] Ou bien le désir n'est-il pas contraire à la raison, à la morale ? Le désir ne s'oppose-t-il pas à la raison et à la morale ? Nous devons reconnaître que nos désirs s'opposent parfois à notre volonté. Nous sommes régulièrement en contradiction avec nous mêmes. On peut estimer que le désir, par sa nature, est créateur d'illusions. Il s'oppose en effet absolument à la volonté : le désir est inconscient, la volonté consciente. Par conséquent, le pouvoir que celle-ci a sur lui est au moins limité. [...]
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