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Désir et besoin sont-ils indissociables ? Nous sommes par là amenés à nous demander si nous désirons pour survivre. En effet, le besoin doit nécessairement être satisfait pour la conservation de l'individu. Il consiste le plus souvent en des tâches ordinaires comme manger, boire ou dormir. Ces besoins sont communs à tous les êtres vivants. Ce sont des besoins du corps, des besoins biologiques imposés par la nature de l'organisme. On pourrait donc définir le besoin comme un désir instinctuel d'origine naturelle : il est profondément ancré dans l'appareil psychique et ne peut s'en défaire car la non-satisfaction de ce désir entraîne la disparition de l'individu. Mais alors comment cette entité innée qu'est le désir pourrait-il être source de satisfaction s'il entraîne la mort lorsqu'il n'est pas assouvi ? Sommes-nous ainsi condamnés au tout ou rien ?
Il faut alors faire la distinction entre le besoin animal et le besoin proprement humain. L'animal, quand il satisfait un besoin, n'a pas forcément conscience de son acte car il s'agit d'un instinct naturel, il l'accomplit de manière machinale sans s'en rendre compte. L'animal serait alors prisonnier de ses désirs et condamné à les satisfaire car ils appartiennent à son patrimoine génétique : l'animal est « programmé » pour désirer ses besoins et assurer ainsi sa survie ce qui est garanti par la théorie de l'évolution. Cependant, la situation est différente chez l'Homme : grâce à un degré de conscience plus élevé que celui des autres animaux, il est capable d'aller à l'encontre de ses besoins et d'effectuer un choix. Dans l'Energie Spirituelle, Bergson montre qu'en tant qu'intentionnalité, la conscience est un choix pour l'avenir effectué grâce à la mémoire du passé. L'Homme peut ainsi choisir de satisfaire un besoin ou de refuser de l'assouvir : il est par exemple capable de refuser de dormir ou d'entamer une grève de la faim (...)
[...] Pourquoi ne pas limiter nos désirs à nos besoins ? Pouvons-nous être amenés à faire des choix, à trier nos désirs ? Dans la Lettre à Ménécée, Epicure fait la distinction entre les désirs naturels et les désirs vains : les désirs naturels regroupent ceux dont la satisfaction est nécessaire à l'équilibre vital de l'individu tandis que les désirs vains sont superflus et ne mènent pas obligatoirement à une satisfaction. On peut ainsi distinguer ceux qui seront source de satisfaction de ceux qui conduiront à la déception. [...]
[...] L'Homme désire donc ce dont il a besoin, mais pas seulement : le désir outrepasse le besoin car celui-ci est inné, et la conscience humaine nous permet de faire des choix. On peut donc considérer que le besoin est inclus dans le désir, et qu'ainsi, le désir ne permet pas seulement notre survie : il entretient les relations entre les individus en faisant intervenir la conscience d'autrui et le monde extérieur. L'Homme, grâce à sa conscience, a ainsi la capacité à influencer ses désirs en leur apportant choix et jugement. [...]
[...] D'une part, en quoi nos désirs et nos besoins peuvent-ils paraître indissociables ? D'autre part, sommes-nous contraints à ne désirer que nos besoins ? Enfin, pouvons-nous contrôler nos désirs ? Avons-nous intérêt à les limiter aux besoins ? Désir et besoin sont-ils indissociables ? Nous sommes par là amenés à nous demander si nous désirons pour survivre. En effet, le besoin doit nécessairement être satisfait pour la conservation de l'individu. Il consiste le plus souvent en des tâches ordinaires comme manger, boire ou dormir. [...]
[...] De même, Julien désire le plus Mathilde quand celle-ci se montre indifférente. Ce serait donc la volonté d'être reconnu par l'autre qui stimulerait le désir de l'individu. On ne désire pas un individu, mais on désire que cet individu nous désire. Le désir humain est donc indissociable de la conscience d'autrui : pour Georges Bataille, le désir est une transgression des limites imposées par l'autre Autrui, et même à plus grande échelle la société, jouent ainsi un rôle prépondérant dans l'existence et la satisfaction des désirs d'un individu. [...]
[...] Philosophie Désire-t-on seulement ce dont on a besoin ? Le désir est un phénomène commun à tous les êtres vivants. Mais que désire-t-on ? Cette question nous amène à distinguer ce qui permet notre survie et ce qui est de l'ordre du superflu. Le désir se rattache alors souvent au besoin. Mais quel est leur lien ? L'un contient-il l'autre ? Le désir lui-même peut apparaître sous différentes formes, mais pourrait-on vivre sans désirs ? En effet, le désir permet dans une certaine mesure la conservation de l'individu en le poussant à réaliser certains actes indispensables à sa survie. [...]
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