Pour bien se conduire dans la vie, et en l'absence de certitude, il convient de faire preuve de volonté, c'est-à-dire d'avoir le courage de prendre une décision et de s'y tenir fermement. Descartes développe l'exemple des voyageurs perdus dans une forêt (...)
[...] Quand il n'y a pas une opinion plus probable qu'une autre (gradation dans l'incertitude), il faut en choisir une au hasard et s'y tenir comme si elle ne faisait aucun doute. Dans les deux cas, la volonté nous donne la force de considérer comme certain ce qui n'est que douteux. Nous devons nous conduire ainsi en raison de l'urgence de l'action. Les actions de la vie ne souffrant souvent aucun délai nous n'avons pas le temps d'attendre d'avoir édifié un savoir certain avant d'agir. [...]
[...] C'est ainsi que nous exerçons notre liberté pour retrouver la maîtrise d'une situation qui, au départ, semblait nous échapper totalement. Dire que l'on doit suivre avec constance une décision qu'on a prise ne signifie pas qu'on ne peut jamais changer de décision. La fermeté de la volonté n'est pas l'obstination bornée. Si il apparaît avec évidence, au cours de l'action, que nous nous sommes trompés et que la voie que nous avons choisie n'est pas la bonne, alors il serait stupide de ne pas nous réorienter. [...]
[...] Et ainsi les actions de la vie ne souffrant souvent aucun délai, c'est une vérité très certaine que, lorsqu'il n'est pas en notre pouvoir de discerner les plus vraies opinions, nous devons suivre les plus probables; et même qu'encore que nous ne remarquions point davantage de probabilité aux unes qu'aux autres, nous devons néanmoins nous déterminer à quelques unes, et les considérer après, non plus comme douteuses en tant qu'elles se rapportent à la pratique, mais comme très vraies et très certaines, à cause que la raison qui nous y a fait déterminer se trouve telle. DESCARTES, Discours de la méthode. II) Explication de texte Pour bien se conduire dans la vie, et en l'absence de certitude, il convient de faire preuve de volonté, c'est-à-dire d'avoir le courage de prendre une décision et de s'y tenir fermement. Descartes développe l'exemple des voyageurs perdus dans une forêt. [...]
[...] Le but des voyageurs égarés est de sortir de la forêt ; l'endroit où ils en sortent importe moins que le fait même d'en sortir. Pour atteindre ce but, les voyageurs égarés doivent choisir un chemin et le poursuivre avec constance dans la mesure du possible, sans se laisser ballotter de-ce de-là par les contingences extérieures ou des changements d'humeur. Les voyageurs égaré ne sachant pas, par définition, quel est le chemin qui les conduirait chez eux, l'essentiel est qu'il choisisse un chemin, n'importe lequel, et qu'ils n'en changent pas à la légère car ainsi, S'ils ne vont justement où ils désirent, ils arriveront au moins à la fin quelque part, où vraisemblablement ils seront mieux que dans le milieu d'une forêt La bonne décision est la décision prise, or le fait même de prendre une décision ne dépend pas du hasard mais de leur volonté. [...]
[...] C'est pourquoi Descartes est proche d'Aristote qui, dans le texte sur la cargaison larguée, montre le caractère volontaire des actions accomplies dans un contexte imposé. Dans les deux textes, est mise en évidence l'urgence des situations concrètes dans lesquelles il faut agir vite et bien, ce que nous sommes capables de faire grâce à notre volonté. [...]
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