Commentaire philosophique complet de la Lettre à Elisabeth écrite par Descartes le 18 mai 1645. L'étude est organisée en plusieurs parties, qui suivent le déroulement logique du texte. Notions abordées : la passion, la volonté et la générosité. Le document est accompagné du texte de référence, pour appuyer l'analyse.
[...] Les âmes puissantes résistent à ses souffrances, mais cela n'est pas un calvaire pour elle. Au contraire, ces souffrances font leur force et leur sont plaisantes. Plutôt que de se plaindre de leur sort, ils patientent face aux épreuves. Leur patience face aux décrets leur devient alors une lumière. Certes, leurs yeux peuvent verser des larmes et leurs cœurs peuvent s'affliger intérieurement mais ils s'abstiennent de se plaindre ou de se laisser aller à leurs passions. Aussi pouvons nous dire que plus grande et plus dure est l'affliction et plus importante est la récompense. [...]
[...] Elle est la source des émotions et de la création et ne peut donc être aveugle. La passion peut être une énergie positive, un principe d'action. Si je n'éprouve plus de passion, je n'ai plus de désir et je suis voué à l'inaction. La passion du supporter est ce qui traduit son enthousiasme et sa ferveur dans les actes ; son attachement pour son équipe est encore du domaine de la raison ; lorsqu'il veut le manifester, l'exprimer, il fait preuve de passion. [...]
[...] Descartes Lettre à Elisabeth - Egmond mai 1645 Texte étudié : Madame, J'ai été extrêmement surpris d'apprendre, par les lettres de Monsieur de Pollot, que V. A. a été longtemps malade, et je veux mal à ma solitude, pour ce qu'elle est cause que je ne l'ai point su plus tôt. Il est vrai que, bien que je sois tellement retiré du monde, que je n'apprenne rien du tout de ce qui s'y passe, toutefois le zèle que j'ai pour le service de Votre Altesse ne m'eût pas permis d'être si longtemps sans savoir l'état de sa santé, quand j'aurais dû aller à La Haye tout exprès pour m'en enquérir, sinon que Monsieur de Pollot, m'ayant écrit fort à la hâte, il y a environ deux mois, m'avait promis de m'écrire derechef par le prochain ordinaire ; et pour ce qu'il ne manque jamais de me mander comment se porte Votre Altesse, pendant que je n'ai point reçu de ses lettres, j'ai supposé que vous étiez toujours en même état. [...]
[...] Ainsi, ressentant de la douleur en leur corps, elles s'exercent à la supporter patiemment, et cette épreuve qu'elles font de leur force leur est agréable; ainsi, voyant leurs amis en quelque grande affliction, elles compatissent à leur mal, et font tout leur possible pour les en délivrer, et ne craignent pas même de s'exposer à la mort pour ce sujet, s'il en est besoin. Mais, cependant, le témoignage que leur donne leur conscience, de ce qu'elles s'acquittent en cela de leur devoir, et font une action louable et vertueuse, les rend plus heureuses, que toute la tristesse, que leur donne la compassion, ne les afflige. [...]
[...] C'est ce que disait Descartes dans les Passions de l'âme, article 1 : Que ce qui est passion au regard d'un sujet est toujours action à quelques autres regards Quand l'âme joue, dans son langage à elle, à savoir celui de la psychologie, c'est une action. Au contraire, quand le corps joue, pour l'âme, c'est une passion. Pour ces âmes nobles, elles n'ont fait qu'accomplir leur devoir, ce n'était aucunement une obligation. Ce devoir était en effet pour eux distinct de tout mobile sensible (faire mon devoir ne me rapporte rien) et indépendant de tout contexte ou condition particulier. Ces âmes n'ont fait qu'accomplir leur devoir. Qui est-ce qui est à la base de cela ? [...]
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