Le début du texte nous montre Descartes dans une position d'obligation face à ses propres découvertes : « sans pécher grandement... » On a ici le sentiment que le ressort de son action est moral : conscient de ses découvertes, il ne doit pas les cacher car elles peuvent contribuer à faire progresser l'humanité. Il serait d'ailleurs intéressant de se demander dans quelle mesure l'auteur, dont la vertu cardinale est la prudence, n'a pas eu à craindre les sentences des Maîtres à penser dogmatiques de l'époque (...)
[...] Un autre aspect d'étude de ce texte consiste à valider par l'expérience et l'histoire des sciences et des techniques, la réussite de ce projet. Quatre siècles plus tard, on ne peut que constater la création de cette infinité d'artifices et l'on peut même voir dans ce progrès la fin de l'histoire humaine (progrès social, technique . Le projet cartésien coïncide bien avec les aspirations des humanités qui lui ont succédé. Il y a donc une pertinence philosophique qui rejoint le visionnaire. [...]
[...] Ce projet rompt en effet avec celui de la scholastique, et aiguille la science sur la voie des Lumières, Descartes n'a pas été le seul, Newton, Huyghens, Copernic, frayent avec lui la voie qui va de la Renaissance aux Lumières. S'il est trop tôt pour parler de Positivisme on peut parler à son sujet de rationalisme appliqué", avec Bachelard. Car le cartésianisme, s'il a laissé une philosophie et une méthodologie qui introduisent une rupture épistémologique avec l'hermétisme des scholastiques (on se souvient combien l'enseignement des jésuites, au collège de la Flèche, a pesé a peut-être moins compté sur le plan des faits qu'un Newton, par exemple. [...]
[...] L'étude de ce passage de Descartes nous permet de comprendre l'essence même de ce que Bachelard appellera plus tard le rationalisme appliqué Ce qui est exposé ici, c'est le versant pratique, on pourrait dire l'aval ou la finalité de sa philosophie. A notre époque où ce projet est en passe d'aboutir, on peut se demander si ces progrès techniques, cette infinité d'artifices constituent vraiment l'accès au bonheur ; c'est le débat entre matérialisme et idéalisme que l'on pourrait, de nouveau et encore, rouvrir ici. [...]
[...] Celui-ci, à l'origine du courant politique plus tard identifié comme étant «l'écologie est profondément marqué, comme l'ensemble de la communauté internationale et mondiale, par la 2nde guerre mondiale, Hiroshima et Nagasaki. Il relève l'aspect démiurgique de la technique qui traduit un oubli de l'être, mais qu'un arraisonnement des choses de la nature qui commet celles-ci à n'être que réservoir d'énergie et de puissance. Heidegger substitue volontiers à cette métaphysique quantitative et réductrice, dont il situe l'origine chez Descartes, le renouveau d'une vision poétique des forces et des formes naturelles. Le courant de pensée anglo-saxon critiquera aussi chez Descartes cette réduction de la nature à de l'étendue et de la quantité. [...]
[...] Le second aveu est celui d'une science pragmatique, visant des connaissances fort utiles à la vie La critique à l'égard des scholastiques est directe : il ne s'agit, pour Descartes ni de rationaliser, ni d'expliquer métaphysiquement le monde, mais de répondre à des préoccupations pratiques. Cela contraste étonnamment d'ailleurs avec son rationalisme, puisqu'il avance ici des préoccupations empiristes. Le terme employé est donc sans équivoque : «forces Puis vient le cœur du passage canonique, devenir «maitre et possesseur de la nature Nous reviendrons plus longuement sur ce thème dans la troisième partie ; infinité d'artifice paraît également en contradiction avec ce qui précède, qui semble imprégné de rigueur, d'observation, d'une certaine humilité devant les existants. [...]
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