Descartes remet en question la science de son temps, la qualifiant de "philosophie spéculative". Il veut dire par là que c'est un savoir orienté uniquement vers la connaissance théorique et la satisfaction de la curiosité intellectuelle des savants. Par "connaissance théorique" on entend en effet une connaissance dont le but est d'avoir une idée la plus claire et distincte possible de quelque chose, simplement en vue de bien la comprendre, de mieux la contempler (le mot "théorie" vient du grec "theoria" qui signifie "contemplation").
Or Descartes appelle de ses voeux une philosophie ou une science dont le but ne serait pas uniquement théorique mais également pratique : une connaissance portant sur les réalités matérielles auxquelles l'homme est confronté et qui lui permettrait d'augmenter concrètement ses capacités d'action (le mot "pratique" vient du grec "praxis" qui signifie action).
(...) Dans un premier temps, Descartes critique la science de son époque. Sous le terme de philosophie, on regroupe à cette époque l'ensemble des savoirs, à la fois les sciences de l'esprit (théories de l'âme, de la liberté, morale) et les sciences de la nature (physique, chimie, biologie, etc.). Descartes veut donc remplacer une science jugée "trop spéculative" par une science plus "pratique", c'est-à-dire plus efficace, plus orientée vers l'action. Cette philosophie pratique consisterait à forger des connaissances sur la nature de telle sorte à pouvoir ensuite agir sur cette même nature. Le but est de parvenir à la maîtriser, pour ne plus subir ses aléas qui engendrent douleur et misère. Cependant, le but de Descartes n'est pas uniquement matérialiste. En effet, Descartes ne vise pas le confort matériel en tant que tel. Il le considère simplement comme un moyen en vue d'une autre fin qu'il précise ensuite (...)
[...] En effet, Descartes ne vise pas le confort matériel en tant que tel. Il le considère simplement comme un moyen en vue d'une autre fin qu'il précise ensuite. 2ème étape Ce qui n'est pas seulement fin du texte) : Il précise maintenant le véritable but qu'il poursuit en critiquant la science de son temps. Il renvoie au second plan l'intérêt matériel que pourrait représenter une telle évolution de la philosophie ou de la science Ce qui n'est pas seulement à désirer pour l'invention d'une infinité d'artifice et de toutes les commodités qui s'y trouvent En fait, le progrès matériel ne doit être qu'un moyen en vue d'une fin plus élevée : la santé pour la conservation de la santé En effet, une meilleure connaissance du corps permet d'élaborer des techniques afin de pouvoir agir sur la maladie. [...]
[...] Bref, le but final n'est pas tant l'augmentation du confort matériel que l'élévation morale de l'homme. Autrement dit, le confort matériel ne vaut que s'il est un moyen pour l'homme de se comporter de façon plus morale (malheureusement, notre monde contemporain semble l'avoir oublié Etapes de l'argumentation 1ère étape (Du début du texte jusqu' à maître et possesseur : Dans un premier temps, Descartes critique la science de son époque. Sous le terme de philosophie, on regroupe à cette époque l'ensemble des savoirs, à la fois les sciences de l'esprit (théories de l'âme, de la liberté, morale) et les sciences de la nature (physique, chimie, biologie, etc.). [...]
[...] Il introduit en effet cette expression en utilisant l'adverbe comme Cela signifie que la relation de l'homme à la nature ressemble à une relation de maîtrise et de possession ; mais elle n'en est pas réellement une. L'homme ne peut pas réellement devenir le maître de la nature parce que ce n'est pas lui qui l'a créée et qu'il en est issu. Il ne maîtrise absolument pas le devenir même de la nature. Au contraire, l'homme est investi d'une certaine responsabilité vis-à-vis de la nature. Il ne peut donc pas agir à sa guise. Il doit la respecter en tant qu'elle le socle nécessaire de son existence ainsi que de l'existence de ses enfants. [...]
[...] Descartes, Discours de la Méthode, VI [ . ] Sitôt que j'ai eu acquis quelques notions générales touchant la physique, et que, commençant à les éprouver en diverses difficultés particulières, j'ai remarqué jusques où elles peuvent conduire, et combien elles diffèrent des principes dont on s'est servi jusques à présent, j'ai cru que je ne pouvais les tenir cachées sans pécher grandement contre la loi qui nous oblige à procurer autant qu'il est en nous le bien général de tous les hommes : car elles m'ont fait voir qu'il est possible de parvenir à des connaissances qui soient fort utiles à la vie ; et qu'au lieu de cette philosophie spéculative qu'on enseigne dans les écoles [la métaphysique], on en peut trouver une pratique [l'ingénierie], par laquelle, connaissant la force et les actions du feu, de l'eau, de l'air, des astres, des cieux, et de tous les autres corps qui nous environnent, aussi distinctement que nous connaissons les divers métiers de nos artisans, nous les pourrions employer en même façon à tous les usages auxquels ils sont propres, et ainsi nous rendre comme maîtres et possesseurs de la nature. [...]
[...] Par conséquent, le pouvoir technique qui découle de la réorientation pratique des sciences, annoncée et voulue par Descartes, pose un problème moral grave celui du respect que nous devons aux autres êtres vivants ainsi qu'à nos descendants. Reste que Descartes condamne en fait par avance une telle dérive vers la recherche de toujours plus de pouvoir. En réalité son but n'est absolument pas de faire en sorte que l'homme devienne véritablement le maître et le possesseur de la nature ! [...]
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