Descartes, rationaliste, va nous montrer, dans son texte tiré de son Discours de la méthode, son intention de trouver une vérité indubitable "pour bien conduire la raison et chercher la vérité dans les sciences". Selon lui, la seule chose dont on peut vraiment être sûr est le fait qu'on pense, donc qu'on existe. Afin d'arriver à cette thèse, Descartes va utiliser un doute absolu et systématique : il va examiner et remettre en question chaque chose qui nous entoure, ainsi que les choses auxquels nous faisons le plus confiance, à savoir nos sens et les mathématiques, et va considérer que tout n'est qu'illusion, même la réalité du monde (...)
[...] Descartes, Discours de la méthode : doute et vérité Commentaire philosophique d'un extrait du Discours de la méthode de Descartes, consacré aux notions de doute et de vérité. Texte étudié J'avais dès longtemps remarqué que, pour les mœurs, il est besoin quelquefois de suivre des opinions qu'on sait être fort incertaines, tout de même que si elles étaient indubitables, ainsi qu'il a été dit ci-dessus ; mais, pour ce qu'alors je désirais vaquer seulement à la recherche de la vérité, je pensai qu'il fallait que je fisse tout le contraire, et que je rejetasse, comme absolument faux tout ce en quoi je pourrais imaginer le moindre doute, afin de voir s'il ne resterait point, après cela, quelque chose en ma créance , qui fût entièrement indubitable. [...]
[...] Descartes montre qu'il est surtout possible de douter de tout. Ce doute est volontaire, provisoire et méthodique, il procède d'une intention constructive, et sert de point de départ à la construction de son système philosophique. C'est le chemin qui mène à la vérité. Descartes remet tout d'abord en question nos sens. Selon lui, ils nous trompent quelquefois Il est vrai que, si nous y réfléchissons bien, il n'y a peut-être pas de rapport entre ce que nous voyons et ce qui existe vraiment, entre les données de nos sens et l'existence des objets. [...]
[...] Notons que le mot vérité a une connotation beaucoup plus forte qu'opinions : Descartes ne veut pas des opinions, quelque chose d'approximatif mais la vérité, unique et irréfutable. Il remet donc en question tout ce qui a été dit auparavant, toutes les connaissances acquises à l'école dont il veut s'assurer de la validité. Il veut en quelque sorte trouver un fondement de la connaissance qui ne repose plus ni sur la crédibilité des professeurs, ni sur les livres et les textes anciens d'Aristote, de Platon, de Saint Thomas Pour trouver cette vérité, Descartes décide de rejeter, comme absolument faux, tout ce en quoi [il pourrait] imaginer le moindre doute, id est, il décide de douter de tout. [...]
[...] Descartes avait donc comme unique certitude ce doute fondamental. Cependant, si Descartes veut aller jusqu'au bout de son raisonnement il doit admettre qu'il pense et qu'il est. En effet, le doute doit bien s'arrêter quelque part, car si nos sens nous trompent il faut bien qu'il y ait quelqu'un pour être trompé, de même que si toutes nos pensées ne sont que des illusions, il y a nécessairement un sujet de l'illusion, quelque chose qui est illusionné. Mais l'illusion est une pensée, il y a donc quelque chose qui pense, il y a donc une chose pensante. [...]
[...] Considérer que le je du je pense, donc je suis est impersonnel suffit-il a évincer le problème ? De plus, comment ne pas prendre en compte les difficultés relevées dans le cogito de Descartes : certain l'ont en effet comparé à un raisonnement, qui dans ce cas deviendrait faux car je pense n'entraîne pas forcément je suis (qui sait si tout ce qui pense est), d'autres ont reproché à Descartes de ne pas définir des notions telles que pensée ou certitude Comment expliquer le succès de cette affirmation malgré les quelques ambiguïtés ? [...]
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