Ce texte de Descartes a pour thème le cogito, c'est-à-dire la conscience de soi-même du sujet pensant, et constitue un moment essentiel du Discours de la méthode. Dans cet ouvrage, l'auteur cherche à fonder une vérité indubitable qui résiste aux assauts des sceptiques, auxquels il s'oppose, et qui puisse servir de fondement à la connaissance. Il entreprend, pour ce faire, d'utiliser l'arme des sceptiques - le doute - et de remettre en question la totalité des choses (...)
[...] Le corps est alors la substance étendue en longueur, largeur et profondeur. L'âme est aisée à connaître, nous dit Descartes : dès que je pense à quelque chose, je connais que je pense ou que je suis une pensée, alors que je n'ai aucune certitude concernant la chose à laquelle je pense. Descartes rajoute que cette âme est même plus facile à connaître que le corps, en ce sens que le corps relève de l'extériorité, des choses que l'on peut justement révoquer en doute. [...]
[...] Il inaugure les grandes philosophies du sujet et de la subjectivité qui jalonnent toute notre tradition occidentale, alors que l'Orient, semble-t- il, met à distance le sujet ou le relativise. Que désigne, en effet, pour Descartes, l'idée de sujet ? On le voit dans ce texte, une substance, c'est- à-dire une réalité permanente, un principe, une donnée première. Résistant à tous les assauts du doute, le cogito est conquis et désigne bel et bien ce sujet universel, cette pensée identique en tout moment. [...]
[...] Selon Husserl, au contraire, la réalité de la conscience de soi est non une substance mais une relation avec le monde, avec les autres, même si c'est par la conscience de soi que toutes les réalités peuvent prendre sens, comme l'établit justement Descartes. Troisième difficulté et non des moindres : est-il bien sûr que, dans la proposition cartésienne "je pense, donc je suis c'est le " je " qui pense ? L'objection vient ici des penseurs de l'inconscient, des "maîtres du soupçon", comme les appelle Paul Ricoeur. [...]
[...] Aussi, après avoir tenté de faire la lumière sur ce texte complexe, essayons, dans un deuxième temps, de méditer sa portée, son enjeu, son actualité, c'est-à-dire son intérêt philosophique. III. Partie réflexive (intérêt philosophique) Ce texte est riche d'une multiplicité de vues fécondes et intéressantes. Il nous permet d'abord de dégager un modèle de clarté et d'évidence pour la connaissance vraie En second lieu, c'est la définition même du sujet qu'implique ce texte qui va nous intéresser et renvoyer à une idée essentielle pour toute la tradition occidentale Mais ces lignes laissent le lecteur perplexe et suscitent de nombreuses interrogations : la réalité de la conscience de soi est-elle bien, comme le prétend Descartes, une substance ? [...]
[...] Descartes cherche à fonder tout l'édifice du savoir et se met en quête d'une évidence première (un " principe " comme il dit) à partir de laquelle pourrait se développer une conception de l'homme et du monde. Ce " premier principe " doit donc fonder d'autres vérités possibles et servir de modèle à la connaissance en quelque sorte. Il réside dans cette vérité nécessaire, universelle, saisie dans l'exemplarité de la proposition singulière : parce que je ne puis nier ma pensée, en acte dans la négation, j'existe. [...]
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