Alors que le XXe siècle avait globalement vu les inégalités se réduire au sein des sociétés occidentales, celles-ci tendent à revenir en force depuis une quinzaine d'années – notamment sur l'échelle des revenus. L'inégalité, écart-type dans la distribution des ressources sociales, n'est pas un objectif démocratique puisque le régime est lui-même égalitaire. Mais une adaptation à l'inégalité est nécessaire.
[...] CONCLUSION Ainsi, s'accommoder induit des concessions vis-à-vis du principe d'égalité. La démocratie libérale opte pour ces concessions en acceptant les inégalités s'inscrivant dans un schéma de libre compétition. Elles posent cependant problème lorsqu'elles sont incomprises ou injustes, c'est- à-dire lorsqu'elle sorte du schéma d'une compétition pure et parfaite. Il faut alors repenser les inégalités en relation avec une société équitable. Il faut en outre jamais oublier que l'égalité doit se poser comme idéal et non comme absolu, les inégalités doivent donc toujours exister. [...]
[...] Dès lors que la méritocratie prend le pas sur un égalitarisme strict, la démocratie crée inévitablement des inégalités. La perspective anglo-saxonne différente de celle continentale - prône même la supériorité de la liberté par rapport à l'égalité. L'important reste l'égalité de départ, les inégalités étant censées se développer ensuite selon un principe de compétition pure et parfaite. Les théories du marché classiques sont alors appliquées à la société et les inégalités peuvent être considérées comme justes II/ Il n'est toutefois pas souhaitable de s'accommoder des inégalités lorsqu'il n'y a plus compétition. [...]
[...] La démocratie peut-elle s'accommoder des inégalités ? INTRODUCTION Alors que le XXe siècle avait globalement vu les inégalités se réduire au sein des sociétés occidentales, celles-ci tendent à revenir en force depuis une quinzaine d'années notamment sur l'échelle des revenus. L'inégalité, écart-type dans la distribution des ressources sociales, n'est pas un objectif démocratique puisque le régime est lui-même égalitaire. Mais une adaptation à l'inégalité est nécessaire. Si le principe d'égalité est non questionnable en démocratie, comment y penser les inégalités ? [...]
[...] Une première solution serait de créer d'autres inégalités, de manière temporaire. C'est ce qu'encourage le principe d'affirmative action, développé dans les années 1960 et 1970 aux Etats-Unis. Le but est de promouvoir une partie de la population écartée de l'élite afin de rétablir un équilibre et une compétition plus juste. À moyen terme, cela pourrait réduire les inégalités ne résultant pas de la libre compétition et d'une égalité de positions. Créer des inégalités pour accéder à l'égalité, c'est s'affranchir des inégalités injustes. [...]
[...] Cela crée des amalgames. C'est ce que pointe du doigt l'Américain Walter Benn Michaels dans La diversité contre l'égalité. Dès lors qu'une inégalité de revenu est assimilée à une race les Noirs aux Etats-Unis la lutte contre cette inégalité devient inefficace puisqu'on ne dissocie pas le problème ethnique du problème socio-économique. Il faut donc d'abord analyser et comprendre les inégalités pour faire émerger celles qui sont injustifiées. Comprendre les inégalités permet de légitimer l'adaptation nécessaire. Malgré cela, il faut se demander si nous sommes bien en capacité de lutter contre les inégalités lorsqu'il le faut. [...]
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