L'histoire des sciences a toujours été ponctuée de polémiques plus ou moins virulentes. Pour ne citer que quelques exemples, souvenons-nous de Bruno Giordano, moine italien du 16ème siècle, brûlé vif pour avoir proclamé que l'Univers était infini et abritait en son sein une multitude de terres qui tournaient autour d'une multitude de soleils.
Et de Copernic et de Galilée, qui fut condamné par les autorités religieuses un siècle plus tard pour avoir affirmé que la terre tournait bien autour du soleil, contrairement à la théorie qui plaçait la terre immobile au centre de l'Univers.
Si la science a résolu ces controverses depuis belle lurette, si l'on sait depuis des lustres que la terre n'est pas le centre de l'univers mais qu'elle fait partie d'un système solaire qui lui-même fait partie d'une galaxie parmi d'autres galaxies etc., d'ardents débats entre science et religion et entre hommes de sciences eux-mêmes sont toujours d'actualité même si, fort heureusement, ils ne conduisent plus au bûcher.
Deux grands courants s'opposent aujourd'hui sur l'origine de la vie : l'évolutionnisme et le créationnisme. Commençons par donner une brève définition de ces deux notions.
L'évolutionnisme est une doctrine selon laquelle les différentes espèces sont le résultat d'une longue évolution biologique, faite sur des milliards d'années. Le créationnisme réfute l'évolution, les différentes espèces ayant été créées telles qu'elles sont aujourd'hui par une volonté divine.
C'est Lamarck qui, le premier, a défendu la théorie de l'évolution, bien qu'il n'ait pu l'appuyer par des expériences. C'est en observant différentes espèces qu'il en déduit que leurs modifications sont dues à leur adaptation à leur environnement, comme par exemple la girafe dont le cou s'est allongé pour atteindre les plus hautes branches des arbres. La girafe, tout comme les autres animaux, joue donc un rôle actif dans son adaptation au milieu puisque c'est à force de tendre le cou que celui-ci se renforce et s'allonge. Des mutations favorables et/ou nécessaires à la survie de l'organisme se perpétueront ; à l'inverse, celles qui sont nuisibles et/ou inutiles finiront par disparaître. C'est ainsi qu'apparaissent de nouvelles espèces.
Mais c'est Darwin le véritable père de la théorie évolutionniste avec son ouvrage L'origine des espèces au moyen de la sélection naturelle paru en 1859.
Pour Darwin comme pour Lamarck, l'évolution se produit en réaction à un changement d'environnement. Ces mutations s'avèrent nécessaires à la survie de l'organisme mais ici, contrairement à la théorie de son prédécesseur, ces phénomènes sont totalement aléatoires, il n'y a donc aucune volonté ni finalité sous-jacentes. En effet, si les bonnes adaptations étaient programmées, il n'y aurait pas de sélection naturelle (...)
[...] La religion a toute sa place dans la recherche du sens de la vie, mais pour ce qui est d'apporter des connaissances nouvelles, faisons confiance à la science. Cependant, tous les croyants ne sont pas créationnistes et tous les évolutionnistes ne sont pas athées. On peut avoir des croyances et comprendre le monde qui nous entoure. Le créationniste a une lecture littérale des textes religieux, alors que le croyant sait qu'il faut interpréter les textes. Les évolutionnistes ont au moins pour eux de remettre leurs connaissances en question, pas les créationnistes qui sont un modèle d'intolérance. [...]
[...] Ses membres affirment que les racines de leur mouvement se retrouvent chez certains penseurs grecs antiques comme Socrate, Platon, Aristote qui pensaient que l'apparition du monde naturel nécessitait une Cause Première. Les créationnistes rejettent la théorie de l'évolution. Ils interprètent la Genèse dans sa forme la plus littérale et sont bien dans l'optique du monde créé en six jours il y a 6000 ans et non en 4,5 milliards d'années. Peu répandue en Europe, cette vision religieuse de l'évolution est néanmoins enseignée dans certaines écoles privées. [...]
[...] On a aussi découvert d'autres mécanismes plus complets du changement organique depuis Darwin, comme par exemple la génétique, dont Darwin n'avait aucune notion. Les scientifiques sont capables, aujourd'hui, de décrypter l'ADN, véritable secret de la vie. Ils étudient l'ADN des animaux et constatent qu'il n'est nullement stable. Tout d'abord, chaque organisme reçoit l'ADN de ses deux géniteurs et une nouvelle combinaison est ainsi créée. Ensuite, ce même ADN, lors de sa réplication, peut aussi se modifier, sa réplication n'étant pas parfaite et des erreurs se produisant à chaque fois : c'est la mutation, indispensable à l'évolution. [...]
[...] Les variations passent inaperçues à court terme, certains caractères physiques apparaissent, d'autres se perdent. Mais au cours des nombreuses générations, les espèces peuvent changer radicalement pour en devenir d'autres, complètement différentes. Les animaux ont donc un lien étroit, même s'ils ne se ressemblent pas du tout. Les mutations ne sont pas bonnes ou mauvaises en soi, elles sont favorables ou non suivant les conditions de vie qu'offre l'habitat. Ainsi, des animaux peuvent échapper à leurs prédateurs parce que la couleur de leur pelage s'adapte à leur environnement. [...]
[...] Cela ne signifie pas que les créationnistes ont raison mais ils se posent la question de savoir comment des organismes aussi complexes ont pu apparaître par pur hasard. Il y a là un inconfort intellectuel : Voltaire se posait déjà la question : L'Univers m'embarrasse et je ne puis songer que cette horloge existe et n'ait point d'horloger Le mathématicien et philosophe David Berlinski, pourtant agnostique, rejoint le philosophe des Lumières sur ce point : Un acte d'intelligence est nécessaire pour produire ne serait-ce qu'un dé à coudre, pourquoi en irait-il autrement des composants de la vie ? [...]
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