Oeuvre d'art, spectateur, créateur, art, contemplation artistique, création, émotions, objet, subjectivité, interprétation, signification
Comme l'écrit Martin Heidegger dans L'origine de l'oeuvre d'art : « L'oeuvre d'art est une puissance avérante du monde. » Elle est un dévoilement, c'est-à-dire qu'elle ouvre et installe un monde qui n'est pas une représentation, mais une vérité propre à la manifestation de l'oeuvre. Pour faire un monde, il faut être deux, et l'oeuvre d'art en ce sens ne naît pas que du pouvoir créateur de l'artiste, mais du pouvoir créateur qu'engage la contemplation de son oeuvre par le spectateur. Le sujet proposé ici : « Dans quelle mesure le spectateur est-il toujours co-créateur de l'oeuvre ? » nous demande de nous interroger sur la relation qu'entretient le spectateur, c'est-à-dire celui qui reçoit le spectacle de l'art dans sa manifestation sensible à travers une impression, avec l'oeuvre d'art prise en elle-même dans le processus de sa création.
[...] Comme l'écrit Wilde, Turner a appris aux londoniens à voir le brouillard, phénomène dont-ils n'avaient jamais perçu le mystère et la sublimité. Convertir le regard suppose que le spectateur invente avec le peintre le sens qui se dévoile dans sa création, non pas seulement devant la toile mais aussi au dehors, car l'artiste change l'ordre du monde ne convertissant notre regard. Celle- ci n'apparaît plus simplement comme une impression sensible subie mais comme une participation de toute sa conscience intentionnelle à l'œuvre. [...]
[...] Dans quelle mesure le spectateur est-il toujours co-créateur de l'oeuvre ? Comme l'écrit Martin Heidegger dans L'origine de l'œuvre d'art : L'oeuvre d'art est une puissance avérante du monde. Elle est un dévoilement, c'est-à-dire qu'elle ouvre et installe un monde qui n'est pas une représentation, mais une vérité propre à la manifestation de l'oeuvre. Pour faire un monde, il faut être deux, et l'oeuvre d'art en ce sens ne naît pas que du pouvoir créateur de l'artiste, mais du pouvoir créateur qu'engage la contemplation de son œuvre par le spectateur. [...]
[...] Dans une certaine mesure, le champ de la passivité du sectateur face à l'activité créatrice se trouve donc renversé. En convertissant notre regard, l'œuvre d'art nous demande de la réinventer sans cesse. Celle- ci devient un champs de dévoilement de significations sans nombres, lesquelles se réinventent au travers des subjectivités qui les découvrent. Comment dès lors caractériser cette vérité dévoilée dans l'œuvre de façon conjointe par l'artiste et le spectateur ? L'activité de l'artiste est souvent pensée de façon démiurgique, comme relevant d'un pouvoir absolu, révélant des vérités auxquelles ne peuvent prétendre les autres hommes. [...]
[...] L'artiste parle au nom des hommes, c'est pour cette raison qu'il peut-être entendu et compris mais aussi mécompris et oublié des spectateurs. L'art suppose donc de penser la création en terme de dévoilement du sens que l'homme donne à sa condition. Sens auquel participe le créateur mais aussi nécessairement celui qui reçoit la création. Comment comprendre cette création conjointe de façon individuelle et collective ? L'idée de dévoilement du sens suppose que le spectateur participe de la création, car l'œuvre d'art s'interprète et se dévoile au travers du regard conjoint de celui qui crée et de celui qui contemple. [...]
[...] Telle est le premier problème qu'entraine la question posée. De la sorte, considérer l'œuvre d'art en termes de subjectivité conjointe nous demande de nous interroger sur son statut de sa vérité essentielle. Comment le dévoilement de cette vérité inter-subjective que crée l'artiste à travers sa vision et le spectateur dans sa réception, peuvent-elles se penser de façon conjointe et non séparée ? Dans un premier moment nous verrons comment l'oeuvre d'art construit et modifie la perception du spectateur, en changeant sa vision. [...]
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