Solitude, autrui, nature humaine, dialogue, présence, absence
La solitude est un sentiment, une impression subjective qui peut être sujet à discussion.
On pourrait donc penser qu'il suffit d'être entouré pour ne pas se sentir seul. Or nous avons tous déjà expérimenté un sentiment d'isolement, de solitude, alors même que nous n'étions pas seuls.
Dans quelle mesure les autres peuvent-ils me permettre d'éviter le sentiment de solitude ?
[...] Dans le cas d'un deuil par exemple, la personne se sent très seule en raison de l'épreuve qu'elle vit, et qu'elle vit seule au sens où elle l'affronte à sa manière. Il arrive donc que l'on rejoigne, au cours de notre vie, des catégories qui nous isolent (momentanément ou non) des autres ou, plus exactement, de l'idée d'autrui. Il ne suffit pas qu'il y ait du monde autour de nous pour que nous ressentions la présence d'un autre que nous. « Un seul être vous manque et tout est dépeuplé », Lamartine Se pourrait-il donc qu'une seule personne abrite en elle tout le concept d'« autrui » ? [...]
[...] Ce mécanisme, que l'on pourrait appeler distraction dans le sens où il ne nous laisse pas le temps d'être seul, c'est-à-dire durablement sens, peut donc donner l'impression que pour ne pas ressentir la solitude, il suffit d'être constamment entouré d'autres que nous. Toutefois, la solitude est possible, même en étant bien entouré Le cas du deuil ou de la rupture On peut être très entouré, entouré même de gens que l'on aime, et ressentir la solitude. Que se passe-t-il dans le cas du chagrin d'amour ? [...]
[...] Dans quelle mesure la présence d'autrui nous évite-t-elle la solitude ? Pourquoi le sujet se pose-t-il ? : la solitude est un sentiment, une impression subjective qui peut être sujet à discussion. Paradoxe : on pourrait penser qu'il suffit d'être entouré pour ne pas se sentir seul. Or nous avons tous déjà expérimenté un sentiment d'isolement, de solitude, alors même que nous n'étions pas seul. Problématique : dans quelle mesure les autres peuvent-ils me permettre d'annuler le sentiment de solitude ? [...]
[...] Dès lors, on s'aperçoit que le cercle professionnel ne suffit pas nécessairement à se sentir entouré, que les voisins ne sont pas toujours des amis proches, et que la famille peut elle-même être distante. En d'autres termes, les cercles sociaux auxquels nous appartenons peuvent d'être d'aucun effet sur le sentiment de solitude. Par conséquent, la « présence d'autrui » semble être davantage une condition nécessaire mais pas suffisante pour éviter la solitude. Il y a donc une part du travail qui nous revient, c'est celle de la construction de la relation. [...]
[...] Par conséquent, entretenir le souvenir d'autrui peut nous suffire à ne pas être seul. Le dialogue intérieur A l'inverse, force est de constater qu'il existe des situations dans lesquelles des personnes ne se sentent pas seules alors même qu'elles sont très peu entourées. Parce qu'elles sont parvenues à dialoguer avec elles-mêmes (comme un alter ego), elles ne ressentent ni l'absence ni le manque de l'autre. Les ermites par exemple s'accommodent de la solitude au point qu'ils la recherchent. Cela ne veut pas dire qu'ils en souffrent, mais qu'il est au contraire possible de cultiver l'existence d'autrui . [...]
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