désir, faiblesse, Socrate, Schopenhauer, mythe de Tantale
Nos désirs constituent des faiblesses dans la mesure où ils nous rendent dépendants de circonstances ou de volontés extérieures.
Si l'on considère le désir comme la volonté de posséder ou d'acquérir une qualité ou un objet, celui-ci peut constituer une faiblesse.
[...] Nos désirs constituent donc des faiblesses dans le sens où nous pouvons être tentés d'y répondre à tout prix alors même que leur satisfaction ne relève pas du champ de notre volonté. Mais le piège est double, car quand bien même parviendrons-nous à les satisfaire, il n'en reste pas moins que l'enchainement des désirs particuliers nous maintient dans un état d'esclavage, dans lequel notre volonté n'œuvre plus à notre bonheur. Piste d'antithèse : A l'inverse, l'absence de désir est-elle une force ? Et force est de constater que non, car l'humain perd alors sa raison d'espérer (cf. texte de Rousseau : le désir est un moteur de l'être humain). [...]
[...] Dans la mesure où « faiblesse » désigne en latin ce qui est digne d'être pleuré ou celui qui émet des plaintes, on voit dès lors que le désir, lorsqu'il ne peut être satisfait, nous conduit à déplorer une situation que nous qualifions alors d'injuste. Les désirs constituent de ce fait des faiblesses en cela qu'ils interrompent le cours de notre existence en nous faisant concevoir des projets inaccessibles, en nous exposant à la déception et à la frustration. Le désir, un esclavage Mais ces cas de figure ne rendent pas compte des exemples de désirs satisfaits. Il semblerait que les désirs ne soient des faiblesses qu'à la condition de ne pas être satisfaits. [...]
[...] Si l'on définit l'assouvissement du désir comme la satisfaction d'un manque, celui-ci ne nous donne qu'un soulagement passager. Dans la Comédie humaine de Balzac, Eugène de Rastignac peine à se satisfaire de ses réussites : ses succès le poussent à concevoir d'autres rêves, plus grands que les précédents. C'est la raison pour laquelle Schopenhauer estime que lorsque le désir est assouvi, « la satisfaction est courte durée », et que ce dernier « laisse place aussitôt à un nouveau désir ». [...]
[...] C'est le sens du propos de James Stephens dans Deirdre lorsqu'il affirme que « désirer, c'est être inachevé ». Cet inachèvement peut être à l'origine d'une frustration, qui empêche le bonheur car nous considérons que ce à quoi nous aspirons - et dont nous faisons la condition de notre bonheur - nous échappe. Si l'on considère que le désir provient d'un besoin que nous n'avons pu assouvir rapidement, on s'aperçoit que l'écoulement du temps joue un rôle majeur dans la contraction du désir. [...]
[...] Dans quelle mesure peut-on affirmer que nos désirs sont nos faiblesses ? Nos désirs constituent des faiblesses dans la mesure où ils nous rendent dépendants de circonstances ou de volontés extérieures. Si l'on considère le désir comme la volonté de posséder ou d'acquérir une qualité ou un objet, celui-ci peut constituer une faiblesse. En effet, dans la mesure ou l'objet du désir est par définition extérieur à nous-même, le désir se situe au-delà de ce qui est gouvernable par notre volonté propre. [...]
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