Philosophie, partage du monde, traité de Tordesillas, Nouveau Monde, colonisation, Platon, antique, mise en ordre, Proust, L'Odyssée, monde humain, monde non humain, Phéaciens, Ulysse, descendants de Zeus, Aristote, division du travail, Guerre froide, crise israélo-palestinienne, France, Angleterre, Renaissance, Espagne, Portugal, huis clos de Davos, États-Unis, Première Guerre mondiale, Empire ottoman, Les Héritiers de Bourdieu, Gorgias, Lebensraum, universalisme, occidentalocentrisme, Art, utilitarisme, Nietzsche, Thomas Hobbes
En 1494, par le traité de Tordesillas, Espagnols et Portugais se partagent le Nouveau Monde par un simple trait tracé sur une carte. Ce Nouveau Monde, encore en grande partie à découvrir, est alors peuplé de diverses civilisations : c'est là un partage du monde entre deux parties prenantes au mépris d'autres individus, qui subissent ce partage, comme dans toute entreprise de colonisation européenne. On entend alors par monde la somme de tous les territoires terrestres : son partage, depuis toujours inégal, ressemble davantage à un déchirement qu'à un partage au sens propre. Toutefois, on peut aussi entendre par monde l'État ou la Cité-Etat (dans l'Antiquité) : cette définition politique fait du partage, dans le monde qu'est la société, un contrat entre les citoyens, qui implique des conventions, des normes, des lois pour assurer l'intérêt et les devoirs de chaque partie prenante.
[...] Comment le monde peut-il être partagé ? Le partage par l'établissement de conventions définies universellement entre différentes parties prenantes Dépasser l'occidentalocentrisme d'une part et l'universalisme d'autre part. On part du principe que chaque individu et chaque société est différent : ne pas se leurrer là-dessus. En somme, le « partage du monde » doit être, paradoxalement, imposé. Pourquoi « paradoxalement » ? Parce que l'idée de partage a des connotations pacifiques : le partage plutôt que le conflit. Le rôle de l'État, en interne, est alors de dissuader les comportements les plus individualistes par des mesures de rétorsion (amende, prison, etc.) Utilitarisme. [...]
[...] Le « monde » décrit par Balzac est un monde discriminant, qui exclut quiconque ne peut prétendre à ses normes et valeurs ni ne possède un titre et des richesses. Le monde ne « partage » rien, au contraire. Aujourd'hui, huis clos de Davos : peu de partage de ce « petit monde » avec le reste du monde, ce qui nourrit d'ailleurs les théories du complot. En d'autres termes, il y a un « monde » inaccessible à la majorité des individus, qui décide de tout. [...]
[...] Le dialogue Gorgias de Platon : Calliclès qui affirme que chaque homme doit occuper l'espace que lui permet d'occuper sa force, sa puissance, sa nature / Nietzsche et le « surhomme ». Sans faire de ce lien un lien nécessaire, sans faire à tort de Nietzsche le précurseur du nazisme, on voit vers quoi cette façon de penser peut éventuellement mener cf. le Lebensraum, l'espace vital voulu par Hitler. Un monde inégalitaire où règne la loi du plus fort. Ccl : inégalités et impossible communication si l'on part du principe que le monde ne peut être partagé. Or, malgré tout, les individus et les cohabitent plus ou moins ensemble. [...]
[...] Or, pour vivre dans une cité, dans la société, il est nécessaire de mettre en place des règles de vivre-ensemble, des lois ou des normes. Cf Hobbes, Rousseau, etc. Il est dans l'intérêt de chacun de vivre en société pour satisfaire ses besoins (division du travail =meilleure productivité). Néanmoins, chaque société est, dès qu'on sort du domaine abstrait, inégalitaire : la société, le monde, est partagée entre des parties prenantes de façon inéquitable. Plus encore, partager le monde implique un certain degré de communication : or, comment communiquer quand chaque individu et chaque société est différent, distinct ? Comment partager son monde ? [...]
[...] Nous n'entendons pas par religieux les religions actuelles, mais plutôt tout ce qui amène, justement, les individus au partage : l'art en soi peut d'ailleurs être une sorte de religion. Ainsi chez Proust : « Mais alors, n'est-ce pas que ces éléments, tout ce résidu réel que nous sommes obligés de garder pour nous-mêmes, que la causerie ne peut transmettre [ . l'art [ . ] le fait apparaître, extériorisant dans les couleurs du spectre la composition intime de ces êtres que nous appelons individus et que sans l'art nous ne connaîtrions jamais » (La Prisonnière). [...]
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