Philosophie, sociologie, héritage, déterminisme, monde, anthropocentrisme, COP27, changement climatique, génération actuelle, génération future, capital naturel, capital culturel, capital social, liberté, Sartre, Beauvoir, Eugène de Rastignac, Pierre Bourdieu, Lucien de Rubempré, existantialisme, humanisme
De façon aussi très actuelle, puisque nous sommes en pleine COP27 en Égypte, on peut entendre « le monde » comme la planète Terre et dès lors se profile la question de l'héritage que va constituer le monde que nous laissons aux générations futures : quel monde restera-t-il après nous ? Quel modèle de monde, entendu cette fois au sens du rapport entretenu par les sociétés humaines avec l'univers, laissons-nous aux générations futures ?
Dès lors et enfin, le monde, plus trivialement, c'est aussi ce qui m'entoure, c'est mon monde en un sens, c'est l'environnement du sujet : on en revient alors à la question du déterminisme, à se demander dans quelle mesure le poids du monde influence les décisions du sujet.
Soit le monde, entendu tant en termes de ce qui nous entoure (matériel et immatériel, comme les phénomènes sociaux par exemple, la société, etc.) qu'en termes de capital naturel, est modifié par le rapport qu'entretient l'homme avec lui et alors il est un héritage que nous maîtrisons.
Soit le monde, toujours entendu tant en termes de ce qui nous entoure qu'en termes de nature, est au contraire ce qui nous détermine et nous héritons de lui comme une destinée laissant plus ou moins de place à notre liberté.
[...] Soit le monde, toujours entendu tant en termes de ce qui nous entoure qu'en termes de nature, est au contraire ce qui nous détermine et nous héritons de lui comme une destinée laissant plus ou moins de place à notre liberté. Alors, dans quelle mesure l'héritage du monde nous détermine-t-il ? Dans quelle mesure, dans une dynamique inverse, déterminons-nous l'héritage que nous laissons du monde et, par notre rapport à celui-ci, le déterminons-nous pour les générations futures ? Nous sommes libres et affranchis de tout héritage du monde Sartre, « l'existence précède l'essence » (L'existentialisme est un humanisme), etc. [...]
[...] Dans quelle mesure l'héritage du monde nous détermine-t-il ? Héritage = capital de toute forme (autant matérielle que symbolique, immatérielle) qui est transmis par succession. S'agit-il de l'héritage qui a été transmis au monde ou de l'héritage que transmet le monde ? En somme : qui transmet l'héritage à qui ? Un Dieu a-t-il transmis au monde un héritage, conçu alors comme un « dessein divin » ? Le monde transmet-il à l'homme un héritage, qui se retrouve littéralement à porter, tel Atlas, le poids du monde sur ses épaules ? [...]
[...] Cet héritage est-il déterminant ? Peut-on s'en libérer ? (cf. débat libre arbitre v. déterminisme). « Le monde » a-t-il un dessein, un but, une finalité ? Monde : l'entend-on ici au sens grec de cosmos, par opposition à un chaos précédent ? Important de se le demander, car l'homme est alors au cœur de cet univers qu'est le cosmos (anthropocentrisme). [...]
[...] (reprend la colle avec Sartre où tu avais eu 15). L'individu est maître de son destin et ne naît pas avec une nature prédéfinie, il n'hérite pas de qui il est, il choisit qui il est à en d'autres termes, il n'hérite pas, à travers le monde qui l'entoure, de sa nature. Beauvoir : « on ne naît pas femme, on le devient » a dans cette optique, qu'on soit d'accord avec ou pas, on n'hérite pas d'un genre, on s'approprie ce genre à l'individu qui est acteur et s'approprie le monde, il ne se contente pas d'hériter de conventions sociales. [...]
[...] Pour autant, bien que Rastignac bénéficie et grâce à son éducation, et grâce aux conseils de sa cousine Mme de Bauséant, d'un héritage social et culturel qui lui permet de gravir les échelons du « monde » parisien, cet héritage n'est pas toujours synonyme de succès dans le monde, en témoigne la destinée d'un autre héros balzacien, Lucien de Rubempré dans Les Illusions perdues qui, après une fulgurante ascension parisienne, se trouve ruiné et conduit au suicide par « le monde » qu'il ambitionnait de dominer. Dans les deux cas, la destinée des deux individus se voit déterminer à la fois par leur héritage et par le monde conçu comme environnement. L'héritage du monde s'approprie : de la même manière qu'un héritage financier, l'héritage du monde s'accroît, se transforme et, s'il nous influence, ne nous détermine pas. Nous constituions ainsi un nouveau monde comme héritage des générations futures (bon ou mauvais, c'est la question). [...]
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