Il ne semble pas exact de dire que le langage est tout entier du domaine de la conscience claire. La psychanalyse nous apprend que le discours est le lieu d'apparitions de significations inconscientes pour celui-là même qui le prononce et que le langage est porteur de significations qui relèvent davantage de l'inconscient que de la pensée claire (...)
[...] " Et il est également absurde ( . ) son existence la plus haute et la plus vraie" : l'extériorisation de la pensée est passage de l'implicite à l'explicite, de l'obscurité du non encore conscient à la clarté de la conscience. L'existence linguistique de la pensée n'est donc pas mutilation d'un prétendu ineffable, mais accès à la clarté du rationnel Etude des articulations logiques articulation logique Penser c'est former " des pensées déterminées", c'est-à-dire à la fois articulées et objectivement existantes, dans la mesure où tout discours signifiant se présente comme une unité articulée, c'est-à dire comme un ensemble de termes se différenciant d'une façon déterminée. [...]
[...] Il n'y aurait dans ce cas de vérité que discursive et de pensée claire qu'exprimée dans un langage Problème posé par la thèse de Hegel Il semble difficile de contester le premier moment de ce texte : une pensée non exprimable est pensée simplement en puissance. Le langage est la condition sine qua non de toute conscience. Non seulement il désigne l'être de la conscience, mais encore il le fait surgir (cf. le cas célèbre Hellen Keller). C'est la fonction ontologique du langage : la pensée qui se refuserait à l'utilisation du mot n'accéderait à aucune conscience d'elle- même. [...]
[...] ] Et il est également absurde de considérer comme un désavantage et comme un défaut de la pensée cette nécessité qui lie celle- ci au mot. On croit ordinairement, il est vrai, que ce qu'il y a de plus haut, c'est l'ineffable. Mais c'est là une opinion superficielle et sans fondement ; car, en réalité, l'ineffable, c'est la pensée obscure, la pensée à l'état de fermentation, et qui ne devient claire que lorsqu'elle trouve le mot. Ainsi le mot donne à la pensée son existence la plus haute et la plus vraie. Texte de Hegel: " C'est dans les mot . [...]
[...] " Est JE qui dit JE " ( Cassirer). En revanche il est contestable que le passage de l'implicite à explicite se confonde avec une accession de la pensée à la clarté absolue. Tel est le problème posé par la thèse de Hegel : le langage est-il tout entier du domaine de la conscience et de la transparence ? L'exprimé et l'impensé s'opposent-ils comme le clair et l'obscur? Il ne semble pas exact de dire que le langage est tout entier du domaine de la conscience claire. [...]
[...] articulation logique Nous avons tous fait l'expérience de la difficulté du travail de l'expression : le langage nous semble inadéquat à ce que nous voulons exprimer. Nous avons souvent l'impression que nos énoncés trahissent notre pensée plus qu'ils ne l'extériorisent et que quelque chose d'ineffable, d'indicible, demeure au-delà de toute expression linguistique. Cet ineffable nous paraît alors ce qu'il y a de plus haut dans notre pensée et, en même temps, ce qui n'a pu être traduit par le langage. Ainsi apparaît l'inexprimable comme donné au-delà de tout mot, comme intuition non linguistique (cf. la thèse de Bergson). [...]
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