Le début du XXème siècle se situe décidément sous le signe de l'éclatement des formes et du sens dans le domaine de l'art. Le choc de la guerre, créant de nouveaux sentiments, incite les courants artistiques à chercher de nouvelles frontières. Grâce aux sciences et aux techniques, le monde change constamment, il ouvre des horizons inouïs. Il y a nécessité de dire autrement le monde. A travers le dadaïsme, que le surréalisme prolongera et dépassera, des artistes de tout bord se plongent avec effervescence dans l'univers du rêve, de l'inconscient afin de se détourner d'une réalité insupportable.
En quoi le dadaïsme et le surréalisme sont-ils le reflet et le produit d'une société privée de ses repères et par quels procédés proposent-ils de donner du sens au non-sens ?
[...] Dans les arts plastiques, le surréalisme emprunte parfois au cubisme et au dadaïsme et prolonge une tradition picturale où la rêverie, le fantastique, le symbolique, l'allégorique, le merveilleux, les mythes ont une part importante, éléments que l'on trouve dans les tableaux de Jérôme Bosch, d'Arcimboldo, de Gustave Moreau, du Douanier Rousseau, d'Odilon Redon ou de Gustav Klimt. Les pères fondateurs du mouvement Marcel Duchamp (1887-1968) est un peintre, poète et sculpteur franco- américain. Cet artiste révolutionna l'art du XXe siècle. Son œuvre est hétérogène et complexe et il traverse les courants futuriste, cubiste, dada, surréaliste. A travers ses œuvres, Duchamp mène une réflexion sur la notion d'Art, sur l'esthétique et l'art conceptuel. D'abord proche du futurisme, il annonça le mouvement dada dès 1913 avec ses ready-made et participa ensuite aux activités du mouvement surréaliste. [...]
[...] Si la création est soumise aux lois du hasard, si elle revendique une totale liberté, ce n'est pas pour tuer l'art, mais par souci de vérité. La révolution surréaliste est en quête de merveilleux, d'authenticité. Elle accorde une place importante à l'amour, à l'érotisme et à la beauté. Ce que le surréalisme condamne, c'est la beauté factice. Ce qu'il recherche, c'est la beauté convulsive dit Breton, celle qui bouleverse. Pour les surréalistes, l'insolite et le bizarre sont générateurs de beauté. [...]
[...] Max Ernst (1891-1976) est un peintre français d'origine allemande. Il est l'un des fondateurs du groupe dadaïste de Cologne, puis l'un des principaux représentants du surréalisme, auquel il apporta notamment la technique du frottage (1925). Elle s'apparente à l'écriture automatique des écrivains surréalistes qu'il côtoyait comme Paul Eluard et André Breton. En 1919, il rend visite au peintre Paul Klee et crée ses premières peintures, impressions à la main et collages en expérimentant différents supports et matériaux. En 1934, il commence à sculpter, fréquentant Alberto Giacometti. [...]
[...] Il a défini les fondements du mouvement surréaliste dans deux Manifestes (1924 et 1930). En 1919, Breton fonde avec Louis Aragon et Philippe Soupault la revue Littérature, et se lie avec Tristan Tzara. Dans Les Champs magnétiques (en collaboration avec Soupault), il met en pratique le principe de l'écriture automatique. Sous son impulsion, le surréalisme devient un mouvement européen qui touche tous les domaines de l'art et remet profondément en cause l'entendement humain et le regard porté sur les choses ou les événements. [...]
[...] Le cadavre exquis (1927) découle de cette théorie. Il s'agit d'un jeu de papier plié qui consiste à faire composer une phrase ou un dessin par plusieurs personnes, chacune d'elles ignorant ce que les autres ont écrit ou dessiné préalablement. L'exemple célèbre, qui a donné son nom au jeu favori des surréalistes, est la phrase Le cadavre exquis boira le vin nouveau. Dans cet esprit, et toujours en quête de rencontres révélatrices, Breton, avec les poèmes- objets (1930), associe l'écriture, la photographie, la gravure, la peinture à des objets en trois dimensions. [...]
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