Dissertation sur le thème de la culture : toutes les cultures se valent-elles ? Revue et corrigée par un professeur de lycée, cette dissertation est entièrement rédigée avec différentes sous-parties et des transitions.
[...] N'est-il pas barbare de considérer que toutes les cultures se valent ? S'en tenir au constat d'une équivalence des cultures n 'est-il pas tout aussi barbare ? Défendre l'idée que les cultures s'équivalent toutes ne conduit-il pas à sombrer dans un relativisme tout aussi barbare que l'ethnocentrisme ? Revenons à Herder. Ce dernier pose l'égalité de valeur des diverses cultures en rejetant toute perspective universaliste qui vise à déterminer un modèle achevé de culture devant servir de norme. Pour Herder, en effet, aucun principe ne permet de transcender la pluralité des identités culturelles : on ne peut en effet juger les cultures à partir de ce devrait être la culture comme on ne peut juger les hommes particuliers à partir de ce que devrait être un homme. [...]
[...] A quelle condition pouvons-nous poser que toutes les cultures se valent sans sombrer dans la barbarie ? Par conséquent, il nous faut éviter d'ériger en norme universelle ce qui n'est que le critère particulier à notre propre culture mais aussi éviter de rejeter toute exigence d'universalité au risque de sombrer dans un relativisme culturel barbare et dangereux. Or, comment éviter ces deux écueils ? Pourquoi se tourner vers des philosophes tels que Taylor. Ce dernier, en effet, dans le prolongement de Herder, considère que toutes les cultures se valent. [...]
[...] De là l'idée selon laquelle chacun a à se représenter l'autre comme un être porteur de mêmes droits que les siens. Son universalisme s'exprime donc ainsi : si nous sommes différents, nous avons tous les mêmes droits. Néanmoins, si toutes les cultures peuvent se valoir et que tous les hommes, quelque soit leur appartenance culturelle respective, ont les mêmes droits, toutes les cultures ne considèrent pas les autres comme ayant une valeur équivalente à la leur. Par conséquent, on ne peut se contenter d'affirmer naïvement le respect des différences. Quelle position adopter alors ? [...]
[...] Les cultures s'équivalent. Contre l'optique kantienne, Herder objecte que chaque culture est une fin autosuffisante à elle-même et qu'elle ne doit pas être appréciée sous l'angle d'une vision de l'histoire humaine dans son ensemble animée par un plan caché de la nature. Si, pour Herder, la civilisation avance, elle n'en devient pas plus parfaite. Il défend donc l'idée que les différentes cultures qu'a pu connaître l'histoire ont toutes une égale dignité. Chaque culture doit être appréciée à partir d'elle-même. Chaque culture est à elle-même sa propre fin et apprécier une culture, c'est l'apprécier à partir de ses propres repères et valeurs et de sa cohérence interne comme le soutiendra plus tard la sociologie structurale. [...]
[...] En quoi chaque culture pourrait présenter quelque chose sur lequel pourrait se fonder l'idée d'une valeur partagée par d'autres si elle se caractérise par sa différence et son caractère autre? Ainsi, l'ethnologue Lévi-Bruhl (1857-1939) dans La mentalité primitive (1822), montre que la mentalité des primitifs se caractérise par un ensemble d'habitudes mentales qui exclut la pensée abstraite et le raisonnement : les primitifs ont une culture qui peut se caractérisée comme prélogique (tout ce qui survient procède de puissances occultes ou surnaturelles) à la différence de la nôtre qui intègre une démarche logique et rationnelle. Ici, deux cultures qui ne peuvent être assimilées en vertu de leur radicale singularité. [...]
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