Les faits sont là pour nous indiquer qu'il existe de multiples cultures. Cependant, nous les reconnaissons toutes comme une même chose : des cultures. Autrement dit, nous reconnaissons des invariants dans le variable, de l'unité dans le multiple. Par conséquent, on peut logiquement se poser la question suivante : au regard de ces invariants qui définissent ce que nous appelons une culture, ne peut-on pas hiérarchiser les multiples cultures, considérer que certaines, dans leurs modes d'être, sont plus conformes à leur essence (...)
[...] Les autres cultures ne considèrent-elles pas naturellement leurs propres valeurs comme universelles également ? N'y a-t-il pas, de la part de la culture occidentale dominante, la volonté de justifier son emprise sur le monde en produisant un discours qui la justifie ? Dans cette hypothèse, la prétendue universalité des valeurs occidentales, dont les droits de l'homme constituent l'étendard, ne serait qu'un leurre, le masque de la volonté hégémonique (volonté de puissance) de l'Occident. Remarque 2 Considérons le critère de la puissance technique : une culture serait d'autant plus avancée qu'elle est puissante techniquement. [...]
[...] Cela dit, affirmer la supériorité d'une culture sur une autre ne peut donc pas s'appuyer sur cet état de fait que représente la domination. Un autre critère doit être trouvé, si tant est qu'il existe, pour déterminer la supériorité d'une culture sur une autre. Remarque 1 - Comment expliquer la domination occidentale ? D'abord par une supériorité financière et technique, qui lui donne objectivement un pouvoir que d'autres cultures ne possèdent pas. Ensuite, par la fait qu'elle affirme le caractère universel de ses valeurs. Ce second point est-il pertinent ? N'est-il pas le symptôme d'un point de vue ethnocentrique ? [...]
[...] Comment s'en défaire Le critère en question : Le critère moral de type kantien : le respect sans condition de l'être de raison. Nous avons vu, cependant, qu'un tel critère peut bien être universel ; mais le prix à payer pour son universalité, c'est son formalisme. Et, du point de vue de son contenu, il peut être très variable. Prenons cet exemple extrême : nous considérons, nous, occidentaux, que le cannibalisme est une infamie. Or, dans certaines sociétés, il fut, au contraire, une marque de respect. [...]
[...] Est-il possible de s'en dégager ? Existe-t-il une position de surplomb que nous pourrions adopter pour juger objectivement de la valeur relative des cultures ? Question 2 Admis que chaque culture est une possibilité réalisée de vivre son humanité, un mode d'être possible d'être humain, n'ont-elles pas, par principe, une égale valeur ? Question 3 N'est-il pas possible d'envisager une modification dans le temps du phénomène culturel, de supposer que les cultures s'améliorent avec le temps, que leur succession marque un progrès ? [...]
[...] C'est une condition nécessaire à la vitalité culturelle de l'homme car celui-ci ne produit de nouvelles manière d'être que dans le mélange des cultures. Mais toutes les cultures ne se valent pas, il y en a de supérieures à d'autres. Leur supériorité tient au fait qu'elles sont capables d'accueillir la différence sans se perdre et sans chercher à réduire cette différence (voir les débats en France aujourd'hui à propos des signes religieux). Car l'humanité ne poursuit son aventure qu'à travers le dialogue des cultures, des civilisations qui sont autant essais pour être humain, au regard des facultés qui lui sont données. [...]
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