La culture semble entretenir avec la notion d'utilité un rapport complexe. En effet, à premier abord on considère que la culture est « ce qui ne sert à rien » et en ce sens s'oppose au champ de l'utile. Considérer la culture comme utile serait même ne pas la comprendre à sa juste valeur et ainsi la dévaluer. Pourtant tout un chacun reconnaît que l'on ne peut se passer la culture.
Par culture, on entend un ensemble de pratiques socialement définies un raffinement des manière et du langage, une certaine manière de produire les objets aussi. C'est aussi un ensemble de connaissances. La culture s'entend donc d'un point de vue générale, de la société comme ce qui caractérise une société, son mode vie, de production, ses valeurs et ses croyances, mais elle s'entend aussi du point de vue de l'individu, comme un ensemble de connaissances et de manières. Taylor in Primitive Culture : « Le mot culture pris dans son sens ethnographique le plus étendu, désigne ce tout complexe comprenant les sciences, les croyances, les arts, la morale, les lois, les coutumes et les autres facultés et habitudes acquises par l'homme dans l'état social. » « La » culture, désigne chez un homme, un caractère de généralité, d'universalité. Ce sens se rapporte ainsi à l'individu. Il renvoie à sa dignité, à sa valeur. Le terme est alors axiologiquement connoté Culture et utilité semblent ainsi appartenir à deux domaines hétérogènes. En effet l'utilité par opposition à la culture désigne les moyens en vue d'une fin, quand la culture apparaît, du moins de son idéal, comme une fin en soi. L'utile concernerait donc les objets techniques, les connaissances requises dans la pratique dans l'activité, quand la culture concernerait essentiellement les arts, les productions de l'esprit. De cette façon, la dichotomie culture / utilité semble reprendre tout à fait celle de l'esprit et de du corps, avec les connotations axiologiques que cela implique, une surestimation de la culture par rapport à l'utilité, parce qu'elle n'est pas utilité, et donc plus proprement humaine, caractéristique de la Liberté. Mais par utilité, il faut encore comprendre ce qui a des effets, et peut-on dire en ce cas que la culture n'est pas utilité en ce sens qu'elle n'a pas d'effet sur une société ou un individu ?
De cette façon, il s'agit de comprendre comment la culture rencontre sans pour autant être dévaluée la notion d'utilité. L'utilité, loin de représenter le domaine antinomique de la culture n'est-elle pas ce qui la justifie et lui donne sa valeur dans le monde social dans lequel elle trouve sa place et son origine ?
Nous verrons dans un 1er temps comment la culture se conçoit comme le domaine hétérogène au domaine de l'utilité et en est par là estimée. Néanmoins, la culture, saisie comme ensemble de manières et de connaissance, la haute culture, semble ne se présenter comme contraire de l'utile qu'en tant que moyen en vue d'une fin, la domination par dissimulation de sa vraie nature. Enfin, la culture en tant qu'elle est un ensemble de connaissances et de pratique entraînant des effets sur la société et sur les individus semble bien appartenir, de plein droit, et non sous couvert de dissimulation, à l'utile, sans connotation négative suivant.
[...] Elle est un ensemble de connaissances, de pratique. Par utilité, on entend plus tant un moyen en vue d'une fin, mais toute chose ne restant pas sans effet. Cela ne sert à rien, on dit cela quand l'objet n'a aucun effet. Or tel n'est pas le cas de la culture. Ses effets semblent avant tout moraux, elle semble agir sur la moralité de l'Homme. La rencontre des cultures ne peut avoir pour seul bénéfice la modification de l'existence matérielle des populations. [...]
[...] La critique de Bourdieu est très proche ainsi de la critique marxiste et nietzschéenne de la culture bourgeoise ROUSSEAU distingue entre les œuvres qui fondent la société et celles qui en sont l'agrément : Les arts et les Lettres étendent des guirlandes de fleurs sur des chaînes de fer dont ils sont chargés C'est un moyen de domination moins despotique ou du moins qui paraît tel au sens où il dissimule. La culture fait aimer l'esclavage. C'est cela que l'on appelle les peuples policés C'est un art de la dissimulation. [...]
[...] La culture s'entend donc d'un point de vue général, de la société comme ce qui caractérise une société, son mode vie, de production, ses valeurs et ses croyances, mais elle s'entend aussi du point de vue de l'individu, comme un ensemble de connaissances et de manières. Taylor in Primitive Culture : Le mot culture pris dans son sens ethnographique le plus étendu, désigne ce tout complexe comprenant les sciences, les croyances, les arts, la morale, les lois, les coutumes et les autres facultés et habitudes acquises par l'homme dans l'état social. La culture, désigne chez un homme, un caractère de généralité, d'universalité. Ce sens se rapporte ainsi à l'individu. [...]
[...] La critique sociale de la culture. La culture sous couvert de désintéressement, de fin en-soi est bien plutôt un moyen en vue d'une fin, elle est donc bien utile, quoique se présentant comme non utile, hors de l'utile. La culture, définie comme un raffinement des mœurs et des manières, agrémentée de connaissances est donc un moyen en vue d'une fin : la domination sociale. II- La culture comme moyen en vue d'une fin La nature dissimulatrice de la culture S'affichant comme la forme suprême de l'épanouissement et de la socialité, la haute culture est en fait la plus formidable machine à humilier qu'on ait inventée et précisément parce que la plus habile à dissimuler ses propres règles et ses propres buts. [...]
[...] L'expérience des œuvres est donc toujours l'expérience de l'humanité. Faire apprendre la culture aux enfants c'est leur donner leur monde à comprendre, c'est en faire des hommes de ce monde-ci. Conclusion De manière générale, on peut conclure que le processus de culture dans sa réalité empirique n'a jamais absolument les effets que l'apologie de la culture lui assigne. Cependant Que la relation aux œuvres soient ne soient cultivée qu'en vue d'avantages, relatifs (les profits symboliques de Bourdieu) c'est là ce qui dans le principe restera tout à fait inconcevable. [...]
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