Dissertation rédigée ayant pour titre : "La culture est-elle une seconde nature ?". Ce document comporte en plus un plan détaillé.
[...] Chez Rousseau, par exemple, la raison n'est pas naturelle et apparaît avec la vie en société. Cependant, à l'état social, elle est devenue naturelle à l'homme. La nouvelle nature de l'homme, celle de l'état social, n'empêche pas la persistance de la nature première. L'amour de soi par exemple, qui est une des deux passions naturelles fondamentales, persiste en l'homme si elle n'est pas transformé occasionnellement par le regard des autres qui en fait un forme de passion pervertie, appelée amour-propre. Cette analyse rend possible l'affirmation selon laquelle la culture serait une seconde nature. [...]
[...] Le monde culturel se superpose donc à ce monde culturel, formant comme une seconde nature. La culture apparaît alors toujours comme un donné, comme quelque chose de spontané mais que nous avons conscience d'avoir acquis et de devoir construire. Notre culture tend aussi à se constituer en nature, la nature étant alors un ordre stable et régi par des lois fixes, immuables et les mêmes pour tous. Les hommes recherchent une certaine stabilité qu'il trouve dans la perpétuation des traditions. [...]
[...] En allant au-delà de la considération d'une seconde nature, ne faut-il pas remettre en cause le terme même de nature humaine ? * * * La culture ne peut pas être une seconde nature puisqu'elle est une négation du donné naturel et même une dénaturation. Dire que la culture est une seconde nature apparaît tout d'abord comme contradictoire dans les termes mêmes. En effet, la culture se définit en opposition avec la nature, comme une négation du donné intérieur et du donné extérieur. [...]
[...] L'éducation est d'abord répression de penchants naturels. Dans son Traité de l'éducation, Kant distingue deux domaines : l'éducation physique et l'éducation pratique. Le premier concerne entre autres choses le corps et les penchants naturels de l'élève. S'inspirant que Rousseau, Kant préconise avant toute instruction, phase positive de l'éducation, une phase négative qui est celle de la discipline. Il s'agit de réprimer les tendances spontanées et le désir impétueux. Il faut d'abord apprendre au jeune élève à différer la satisfaction de ses désirs et à réprimer les penchants naturels, c'est-à-dire la nature qui s'exprime en lui. [...]
[...] La distinction n'est donc plus fondée dans la nature même de l'homme. On en déduit alors que la fonction principale d'une telle distinction et l'affirmation selon laquelle la seconde nature de l'homme est la culture n'à d'autre but que de survaloriser l'homme dans la nature et de lui assigner une place de choix. * * * Se demander si la culture est une seconde nature, c'est d'emblée sous-entendre qu'une distinction est possible entre deux états : un état naturel et un état culturel, crée, ajouté par l'homme lui-même. [...]
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