Les pyramides égyptiennes ou encore l'Acropole sont aujourd'hui autant de symboles de la grandeur et de la culture de civilisations disparues.
Étant données les prouesses techniques et artistiques que représentent ces monuments, il semblerait que la culture prend son essor au sein de civilisations très en avance. En effet, la culture, la sculpture, la peinture ou le théâtre peuvent permettre de juger de l'avance d'une civilisation. La civilisation se caractérise par des '' phénomènes de civilisation'' qui sont par exemple les sciences, les arts, les techniques, les religions... Il semble alors aisé d'effectuer un lien entre la culture et la civilisation. La civilisation paraît non seulement être le lieu de développement de la culture mais les évolutions de ces deux concepts semblent interdépendantes.
Pour autant, les sociétés non civilisées, comme celles étudiées par les anthropologues, ne sont pas des sociétés sans culture mais elles ont atteint un faible degré de développement économique. La culture peut donc exister en dehors des aires de civilisation. De même, l'exemple du philistin prouve qu'un individu peut être civilisé au plus haut point sans pour autant être cultivé étant donné que pour lui la culture n'est pas une fin mais un moyen.
[...] En quoi la culture peut-elle être extérieure à la civilisation? Dans quelle mesure la culture est-elle limitée voire atrophiée au sein de la civilisation?On peut définir la civilisation comme un processus de développement d'échanges de natures diverses au sein d'une population donnée. Le terme de civilisation renvoie aussi à l'avance technique, scientifique ou encore économique d'un ensemble de sociétés. Se civiliser, comme se cultiver renvoie donc à l'idée de progrès. L'homme civilisé comme l'homme cultivé ne se situent pas dans l'immanitas mais dans l'humanitas et ce grâce à la vie au sein d'une société. [...]
[...] La bourgeoisie accusait l'aristocratie de sacrifier la culture; c'est à dire les arts la littérature ou la peinture, au prix de la civilisation. La civilisation désignait alors la vie à la cour où l'on repoussait les limites du raffinement, de la politesse et de la bienséance. C'est alors une recherche vaine et superficielle de préciosité, de codes vestimentaires qui délaisse l'attrait pour les pratiques culturelles. La culture peut donc s'opposer à la civilisation et suivre une voie opposée.D'autre part, comme le prouvent les cultures premières, il existe des cultures en dehors des aires de civilisation. [...]
[...] L'homme étant fait de bois courbe'', il nécessite un impératif moral'' pour guider ses actes.La culture semble pouvoir aller de pair avec la civilisation dans le processus de formation de l'homme voire même faire partie de la civilisation elle-même : en être un rouage.Pour autant, si la culture peut s'intégrer dans la civilisation ces deux notions ne sont pas nécessairement coexistantes. Il existe des sociétés cultivées et non civilisées qui fonctionnent parfaitement. Mais les sociétés cultivées et non cultivées sont décadentes c'est-à-dire que la culture ne se réduit pas à la civilisation. On peut même dire que la civilisation peut réduire la culture et la délaisser. [...]
[...] En effet, l'homme civilisé y est décrit comme raffiné par ses mœurs, ses habitudes, son langage et comme ayant un goût prononcé pour la culture et notamment pour les arts de la cour. Les processus de culture et de civilisation semblent donc bien mêlés et interdépendants pour le Persan. Le lien entre les deux notions se retrouve dans l'acception étymologique du terme. En effet, il semble difficile de différencier les cultures des civilisations. Marcel Mauss, dans ses Essais de sociologie au premier chapitre : Les civilisations : éléments et formes définit les phénomènes de civilisation comme des phénomènes sociaux: commun à un nombre plus ou moins grand de sociétés''. [...]
[...] Pour autant ce processus n'est pas de toute évidence un processus obligatoirement bénéfique. En effet, comme le souligne Baudelaire, la civilisation peut être une grande barbarie éclairée au gaz''. En effet, la civilisation peut entraver le processus de formation intérieure de l'homme. Se civiliser peut consister en l'établissement d'un vernis de moralité, d'une apparence de raffinement. Le sens de polir les mœurs serait négatif et attaché au processus de civilisation pour désigner le fait d'ôter les aspérités pour supprimer l'altérité, enfermer les comportements humains dans le moule du socialement correct. [...]
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