En 399, une plainte fut déposée contre Socrate et deux motifs étaient invoqués. Le premier était son impiété, le second était qu'il pouvait corrompre la jeunesse par son enseignement. Or l'enseignement de Socrate avec pour objectif le développement de la culture de ses élèves.
La culture est vue au sens de cultura animi, c'est à dire de formation individuelle de l'homme et le jugement fait à l'encontre de Socrate montre que la culture peut être crainte, qu'elle peut être considérée comme néfaste.
Le progrès culturel, qui se veut processus de libération par rapport aux instincts au profit du développement de la raison, serait une chimère et n'aboutirait pas à une '' humanité supérieure''. Corrompre signifie altérer pervertir la vertu et les mœurs de ce qui était juste et honnête. La culture semblerait être alors un processus de dépravation moral de l'homme par rapport à ce qu'il était à l'état premier, ce que Rousseau désigne comme l'état de nature. De plus, ce processus de dépravation morale s'effectuerait au niveau individuel et collectif pour l'individu dans la mesure où le projet culturel est celui d'une formation individuelle et collective. La condition de l'homme cultivé est-elle alors préférable à celle du bon sauvage?
[...] Kant, dans ses Réflexions sur l'éducation, désigne l'homme civilisé comme un homme prudent c'est-à-dire qu'il : s'adapte à la société humaine, est aimé et a de l'influence [ . ] Cette prudence exige des manières et de la politesse. Mais, la recherche de la politesse de la courtoisie et du raffinement peuvent corrompre l'homme. En effet, la civilisation peut devenir le monde de l'artificiel, de la superficialité comme le montre l'exemple de la préciosité qui se développa au 17ème siècle en réaction de la grossièreté des manières de la cour. [...]
[...] La culture dans une civilisation décadente peut donc corrompre l'individu qui se défait de sa moralité au nom de la recherche de la puissance et de la réputation. D'autre part, l'homme civilisé semble devoir se défaire de son identité et de son autonomie de jugement au nom de l'apparence et de la convention sociale.La culture peut donc corrompre l'homme au point qu'il semble devoir sacrifie ce qui constitue son essence pour parvenir à la civilisation. Cette dénaturation, ce déni de la nature propre de l'être semble inhérent au processus de culture, en effet, il est indépendant du processus de civilisation dans la mesure où l'on retrouve ce processus dans des sociétés non civilisées. [...]
[...] La culture peut-elle corrompre? En 399, une plainte fut déposée contre Socrate et deux motifs étaient invoqués. Le premier était son impiété, le second était qu'il pouvait corrompre la jeunesse par son enseignement. Or l'enseignement de Socrate avec pour objectif le développement de la culture de ses élèves.La culture est vue au sens de cultura animi, c'est à dire de formation individuelle de l'homme et le jugement fait à l'encontre de Socrate montre que la culture peut être crainte, qu'elle peut être considérée comme néfaste.Le progrès culturel, qui se veut processus de libération par rapport aux instincts au profit du développement de la raison, serait une chimère et n'aboutirait pas à une humanité supérieure''. [...]
[...] La culture peut donc corrompre dans la mesure où elle engendre le refus du relativisme culturel. Cet aveuglement se retrouve dans l'aveuglement d'un parisien devant le persan Usbek dans les lettres persanes de Montesquieu : Comment peut-on être Persan?''.Pour remettre en cause cette idée , Levi Strauss présente , dans le chapitre 4 de Race et Histoire , la différence entre histoire cumulative et histoire stationnaire. La différence reposerait sur un jugement faussé par notre propre système culturel : L'opposition entre cultures progressives et cultures inertes semble résulter d'abord d'une différence de focalisation. [...]
[...] Si la culture est la fin dernière de la nature, elle n'est pas le but final de l'homme. Son but final est la liberté, l'autonomie de la raison pure pratique.La moralité de l'homme est donc la condition nécessaire pour que la culture ne soit pas un facteur de corruption. L'état préférable de l'homme n'est pas donc pas à rechercher dans un éventuel retour à l'état de nature mais dans la moralité. Or ce progrès moral de l'homme se réalise au sein et grâce à la culture. [...]
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