La punition, les justifications, la loi, le ressentiment, le remède, la vengeance, Kant, Beccaria
Il y a donc bel et bien un scandale de l'impunité mais également un scandale du mal et de la souffrance issu de l'acte de punition. Il y aurait alors une bonne façon de faire du mal à autrui ce qui introduit une contradiction dans l'idée même de punition.
[...] Mais alors, encore une fois, c'est le premier scandale, celui de l'impunité, qui risquerait de rejaillir. La punition comme reconstruction Face aux divers problèmes posés par la punition et tout ce qu'elle engendre comme conceptions sociales, des efforts ont été faits pour tenter de prendre en compte les trois éléments de la punition, c'est l'idée d'éthique reconstructive L'exemple pratique de cette théorie se trouve notamment dans les commissions en Afrique du Sud qui se sont mises en place après l'Apartheid pour savoir comment reconstruire l'unité nationale après tous les drames violents et fautifs qui avaient eu lieu. [...]
[...] En effet, c'est d'abord de manière négative que la punition se justifie. C'est l'impunité en tant que source d'injustice qui est inadmissible et entraîne la nécessité d'une punition. Il y aurait donc quelque chose de moralement inacceptable dans le fait d'échapper à la punition, et sans punition on ne pourrait plus distinguer entre l'homme juste et l'homme injuste. C'est l'injustice en elle même qui requiert l'existence d'une punition en ce que cette injustice représente la dissociation entre la douleur, le mal et la faute sans souffrance en retour. [...]
[...] Ricœur, l'imprescriptible dans La mémoire, l'Histoire, l'Oubli). Dès lors, les divers tentatives de justification de la punition semblent toujours rencontrer des problèmes et il parait utopique de voir des punitions qui répondraient aux trois attentes mentionnées et c'est sûrement pourquoi la punition apparaît comme une éternelle déception. Et pourtant, la négation de la punition ne semble pas non plus être une solution puisque nous avons vu qu'elle répondait bien à des attentes, à des besoins spécifiques de la société. Néanmoins, l'analyse finale montre que la punition ne prend de sens que dans un rapport fort à l'avenir, à une vie future en commun. [...]
[...] Une nécessité à la fois politique mais aussi morale de punir apparaît alors. Mais quand on parle de punition, deux éléments sont à évoquer. D'abord, l'énoncé même de la punition. L'arrêt qui est rendu par les Cours de justice met un frein à la violence, il permet de distinguer la justice de la vengeance qui constitue elle un cercle sans fin. Ainsi, en droit, la punition vise à énoncer par la parole un jugement et à stopper toute forme de violence. [...]
[...] La punition est donc légitime lorsqu'elle n'est pas arbitraire et pas irrationnelle. La punition serait donc ce mal en vue d'un bien et visant un objectif claire qui est de rendre sa conduite raisonnable à celui qu'on a puni, le rendre meilleur. C'est ici le sens éducatif de la punition qui est mis en avant et souligné par M. Conche dans le fondement de la morale. La punition y est décrite en ce qu'elle est un moyen pour une fin plus grande qu'elle. [...]
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