Compétition, concurrence, affrontement : ces trois termes expriment la même idée de la mise en relation sur un terrain commun d'éléments souvent équivalents mais dont l'un d'entre eux finira gagnant ou plus avantagé.
Est-ce là la finalité de l'échange : entrer en compétition avec autrui à travers l'échange de signes, d'idées, de marchandises ? L'échange compris comme simple affrontement est-il vraiment échange ? L'affrontement n'est-il pas plutôt le moyen d'arriver au véritable échange ?
Nous verrons qu'au premier abord l'échange peut apparaître comme un affrontement et une compétition. Ensuite, nous verrons pourquoi l'échange ne peut pas être réduit à cette compétition car alors on le considère comme une fin. Puis, nous tenterons alors de définir la finalité de l'échange ...
[...] Un système d'échanges économiques peut donc aboutir à un affrontement des intérêts de chaque individu. D'après l'économiste classique Adam Smith, cet affrontement des intérêts des individus qui cherchent à s'enrichir à travers l'échange pourrait même être bénéfique à toute une nation selon son principe de main invisible On peut aussi considérer l'échange d'idées comme un affrontement : c'est la vision des Sophistes dans l'Antiquité grecque qui pensent l'échange verbal comme une véritable compétition qui doit finir par mettre l'un des interlocuteurs à la merci de l'autre. [...]
[...] L'échange comme affrontement est donc le moyen d'accéder à l'échange véritable. Quelle est la finalité de ce dernier ? L'affrontement, la concurrence dans un système d'échange aboutit généralement à une domination mais ne génère aucune altérité. On peut dire que l'échange véritable par exemple dans le dialogue est celui qui fait finalement apparaître une nouveauté, une altérité. Platon, dans Le Banquet, nous dit que l'échange vrai dans le dialogue est d'ordre amoureux et qu'il a pour origine le désir d'engendrer. [...]
[...] Dans La Guerre de Troie n'aura pas lieu, Jean Giraudoux nous montre comment Ulysse et son ennemi vont au-delà de l'affrontement à travers l'échange pour finalement arriver à un accord de paix entre eux. L'affrontement dépassé engendre la paix. Considérer l'échange simplement comme une compétition ou un affrontement est une erreur : cela mène dans l'échange économique, à l'illusion de la richesse, dans l'échange d'idées, à l'illusion du savoir. Le véritable échange part de l'affrontement pour aller au-delà, engendrer une altérité, une vérité qui appartiendra à chacun des acteurs de l'échange ou simplement éviter la violence. [...]
[...] Compétition, concurrence, affrontement : est-ce ainsi qu'il faut comprendre l'échange ? Compétition, concurrence, affrontement : ces trois termes expriment la même idée de la mise en relation sur un terrain commun d'éléments souvent équivalents mais dont l'un d'entre eux finira gagnant ou plus avantagé. Est-ce là la finalité de l'échange : entrer en compétition avec autrui à travers l'échange de signes, d'idées, de marchandises ? L'échange compris comme simple affrontement est-il vraiment échange ? L'affrontement n'est-il pas plutôt le moyen d'arriver au véritable échange ? [...]
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