La culture fait-elle l'homme, philosophie, Rousseau, Platon, Thomas Hobbes, Léviathan, culture, trop de culture, homme, Pierre Bourdieu, d'habitus
La culture fait-elle l'homme ? Peut-on dire qu'elle le transforme au point d'en faire ce qu'il est ? A priori cette question résonne comme une évidence : ce qui nous différencie de l'animal, c'est notre culture, et tout homme qui ne ferait apparaître aucune forme de culture serait considéré comme sauvage voire animal. En effet, par sa définition la culture désigne tout ce qui est d'origine humaine et par conséquent l'ensemble des moyens ou procédés artificielle par lesquelles l'homme s'écarte de cette nature.
[...] Effectivement, selon Kant la discipline transforme l'animalité en humanité et l'homme doit raisonner de lui-même afin d'élaborer sa propre conduite puisqu'il n'a pas d'instinct. Par conséquent la culture permet à l'homme de se réaliser puisqu'à travers la discipline l'homme sort de son état de nature pour trouver son humanité qui est alors sa vraie nature. N'ayant pas d'instinct, mais des pulsions, cette discipline se révèle nécessaire et permet à l'homme d'être libre et d'user de sa raison. La culture ne fait donc pas l'homme. Elle est en vérité ce qu'il est, son substrat. [...]
[...] C'est ainsi ce que montre Platon dans le Protagoras avec le mythe de Prométhée. Effectivement, il a fallu qu'un dieu, Épiméthée, soit imprévoyant pour que l'être humain ne puisse bénéficier d'une faculté particulière, comme l'ensemble du règne animal, pour la préservation de l'espèce. Cependant, Épiméthée n'était pas seul. Son frère, Prométhée, lui est venu en aide. Ne disposant plus de ressource naturelle à attribuer à l'homme, il s'en retourne vers les dieux, ou plutôt vole à Athéna et à Héphaïstos, le feu et la connaissance des arts. [...]
[...] Là encore la culture défait l'homme en le conduisant à entrer en conflit avec les autres. De plus, le mot d'ordre reste toujours et encore à ce jour l'argent et continuera sûrement à l'être. Avec un tel credo en la matière, le conflit est alors imminent malgré les évolutions morales. Pour finir, on peut penser que la culture nous a corrompus, quelle que soit la société ou la culture établie, et ceci au fil de notre évolution. En effet, Thomas Hobbes dans son œuvre Léviathan prétend faire la description de l'état de nature alors qu'en réalité il décrit les principaux défauts de l'homme civilisé. [...]
[...] Mais en réalité elle est l'expression de la nature de l'homme qui est un être de culture et a naturellement besoin de transformer ce qui l'entoure pour sa survie et de l'éducation pour se discipliner et trouver son humanité. Tout ceci constitue alors l'essence de l'homme. Mais trop de culture finit par défaire l'homme, le dénaturer en l'amenant dans l'idée chimérique qu'il peut se transformer et transformer tout ce qui l'entoure sans produire des effets néfastes sur lui-même, son espèce et son environnement. Cela n'est toutefois pas inévitable et la culture peut faire l'objet d'un juste milieu, d'une réflexion pour être compatible, cohérente avec la nature et la nature de l'homme. [...]
[...] Ainsi, l'homme possédant une nature de l'ordre du potentiel que seule la culture peut actualiser se verra améliorer ou au contraire pervertit si la société ou la culture établie est corrompue. Dès lors pour Rousseau, la culture peut très bien défaire l'homme. Malheureusement la différence des cultures au niveau éthique est elle même un danger potentiel pour l'homme. Certes, la mondialisation permet les échanges entre les cultures, et ils n'ont jamais été aussi importants qu'ils le sont aujourd'hui. Mais ces échanges tendent aussi à tourner au rapport de force, tant certaines cultures s'imposent à d'autres et tendent à les dominer. [...]
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