Culture et nature sont deux termes que tout semble opposer. Le premier renvoie à l'acquis quand le deuxième renvoie à l'inné, l'un caractérise tout ajout de l'homme à cette nature, tout ce que l'homme acquiert par l'intermédiaire du groupe social quand l'autre fait référence d'après son étymologie latine au fait de la naissance, ce qui relève de l'hérédité biologique et qui est inexorablement universel chez l'homme.
En d'autres termes la culture intégrerait l'existence de l'homme alors que la nature constituerait son essence pour reprendre les termes de Jean-Paul Sartre. De ce point de vue la culture ne peut que dénaturer l'homme puisqu'elle est le strict contraire de sa nature. Il convient alors d'étudier la culture comme un processus qui dévierait ou délivrerait l'homme d'une nature première supposée et ferait de lui un homme cultivé. Le terme dénaturation suppose alors le passage d'un « état de nature » à celui d'être nouveau. En d'autres termes, elle signifierait qu'un homme possédant une culture ne serait plus vraiment un homme étant donné que la culture supprimerait la nature humaine. Cependant, la connotation de cette dénaturation est essentielle : la dénaturation peut soit détourner l'homme de ce qui est bon pour lui soit cette dénaturation peut paradoxalement être une nouvelle naissance pour l'être humain.
[...] L'homme est en permanence bercé dans la culture et rien de ce qu'il fait n'en est indépendant. En fait les concepts de nature et culture sont indissociables : l'un renvoie à l'autre comme l'explique Edgar Morin lorsqu'il dit que l'homme est un être culturel par nature parce qu'il est un être naturel par culture C'est précisément cette idée que développe Lévi-Strauss. Le fameux ethnologue par ses recherches anthropologiques dégage le lien qui unit culture et nature. Il existe selon lui une règle universelle, un interdit universel, celui de l'inceste. [...]
[...] Il garde en effet théoriquement toute sa vie une souplesse cérébrale qui lui permet de progresser et de créer. Lorenz estime que c'est une aptitude à la juvénilité puisque l'homme contrairement aux autres animaux n'atteint pas un seuil de connaissances après son enfance. Il naît avec rien, mais la culture lui permet de devenir tout : Rousseau dans son Discours sur l'origine des inégalités parle de faculté qui, à l'aide des circonstances, développe successivement toutes les autres, et réside parmi nous tant dans l'espèce que dans l'individu, au lieu qu'un animal est, au bout de quelque mois, ce qu'il sera toute sa vie L'influence et la nécessité de la culture chez l'homme sont aussi visibles au travers de sa possibilité à devenir imbécile selon Rousseau. [...]
[...] On peut véritablement dire que la culture humanise l'homme en le soustrayant de son état de nature. D'après Karl Marx la culture permet à l'homme d'assurer dans un premier temps ses besoins vitaux, le langage pour lui comme la conscience, naît du seul besoin, de la nécessité du commerce avec d'autres hommes pour lui l'homme a cultivé et humanisé la nature en se l'appropriant par le travail, la technique et le langage. Il y a une véritable dénaturation puisqu'une rupture : là où commence l'humanité, la nature s'arrête. [...]
[...] Il existe aujourd'hui très peu, pour ne pas dire aucun, d'endroits que nous appelons naturels sur lesquels l'homme n'a jamais exercé d'influence. Les paysages que nous pouvons voir sont le fruit d'un très long travail humain : ils ont été aménagés, cultivés, modifiés de façon à satisfaire nos besoins de manière différente et toujours plus productive. De même un enfant qui apprend à parler hérite directement de siècles de traditions, de coutumes ou de savoir qu'il va à son tour exploiter et faire évoluer : il y a bien dénaturation, l'homme a quitté l'état de nature et vit en communauté dans le domaine de la civilisation, pour autant on peut se demander si cette dénaturation ne revêt que des aspects positifs pour l'humanité en règle générale. [...]
[...] La culture dénature-t-elle l'homme ? Culture et nature sont deux termes que tout semble opposer. Le premier renvoie à l'acquis quand le deuxième renvoie à l'inné, l'un caractérise tout ajout de l'homme à cette nature, tout ce que l'homme acquiert par l'intermédiaire du groupe social quand l'autre fait référence d'après son étymologie latine au fait de la naissance, ce qui relève de l'hérédité biologique et qui est inexorablement universel chez l'homme. En d'autres termes la culture intégrerait l'existence de l'homme alors que la nature constituerait son essence pour reprendre les termes de Jean-Paul Sartre. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture