L'homme, nature de l'homme, existence, rôle de la perfectibilité, philosophie antique
La philosophie antique évoque l'existence d'une nature de l'homme, mais sans l'opposer encore à ce que l'on nomme la culture, et pour simplement caractériser ce qu'il y aurait de commun à tous les hommes. La réflexion sur l'existence de la culture, plus tardive, invite à relativiser, et même à nier, l'application, à l'homme, du concept de nature.
Faut-il alors considérer que la culture supprime cette nature initiale, c'est-à-dire qu'elle « dénature » authentiquement l'être humain ? On constate en fait que l'homme est jeté dans l'existence sans être doté d'une nature ou essence universelle, et c'est bien pourquoi il se réalise de manières si diverses, en fonction de la variété des cultures qui influencent son développement.
[...] Mais chez lui, comme le rappelle Sartre, l'existence précède l'essence On peut, ainsi que le fait l'existentialisme, en déduire que chacun doit inventer ses normes et assumer tous ses choix. Mais on peut, moins dramatiquement, souligner que, dans de telles conditions, l'humanité ne se réalise que grâce à l'élaboration de la culture qui lui permet de découvrir et d'organiser ce que son absence de nature ne peut lui fournir. [...]
[...] Les animaux sauvages sont dans une situation comparable: leur espèce détermine leur aspect, mais aussi leur comportement. Le lion est obligatoirement carnivore, et la girafe herbivore. Chaque individu ne fait que réaliser ce que programment ses gènes, et l'hérédité de l'espèce définit à l'avance les comportements et les modes d'existence. Le dressage consiste, relativement à de tels animaux, à les dénaturer partiellement, par exemple en substituant à leurs réflexes naturels des réflexes conditionnés; mais le dressage n'est pas l'apport d'une culture authentique, il n'est qu'un amoindrissement de la part de la nature initiale dans le comportement. [...]
[...] En imaginant l'existence première d'un homme de la nature il ne lui accorde rien de plus qu'une existence animale. Le Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes le montre vivant seul dans les forêts sans pensée ni langage, sans relation durable (il ne se reproduit qu'au hasard), sans aucune des qualités que l'on attribue ordinairement à l'humanité. Son existence n'est d'ailleurs ni bonne ni mauvaise de tels adjectifs n'ayant guère de sens lorsqu'on les applique à des faits entièrement naturels. [...]
[...] Il apparaît ainsi que, loin de réaliser une essence prédéterminée (par exemple par Dieu), l'homme se réalise lui-même à travers son histoire. Sans doute peut- on considérer qu'un tel schéma historique reste élémentaire, et que la présence de la perfectibilité dans le pré-humain pose autant de problèmes (d'où provient elle?) qu'elle en résout. Il n'en reste pas moins que Rousseau donne ainsi l'exemple d'une conception nouvelle de l'homme qui, dénué de nature initiale, se définit dans et par la culture. [...]
[...] La culture dénature-t-elle l'homme? La philosophie antique évoque l'existence d'une nature de l'homme, mais sans l'opposer encore à ce que l'on nomme la culture, et pour simplement caractériser ce qu'il y aurait de commun à tous les hommes. La réflexion sur l'existence de la culture, plus tardive, invite à relativiser, et même à nier, l'application, à l'homme, du concept de nature. Faut-il alors considérer que la culture supprime cette nature initiale, c'est-à-dire qu'elle dénature authentiquement l'être humain? On constate en fait que l'homme est jeté dans l'existence sans être doté d'une nature ou essence universelle, et c'est bien pourquoi il se réalise de manières si diverses, en fonction de la variété des cultures qui influencent son développement. [...]
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