Ce qui est commun à ces deux termes est le flou caractérisant leur définition, de multiples auteurs venant ajouter aux préexistantes leur propre conception de la notion. Ainsi Kroeber et Kluckhohn ont tenté dans leur ouvrage en 1951 de rassembler toutes les définitions du terme culture et Izard de souligner dans son article culture en 1991 : "Il n'y a pas de définition possible, générale, exhaustive et non ambiguë de la culture."
[...] Tylor distinguait trois états d'avancement de l'homme. L'homme sauvage, l'homme barbare et l'homme civilisé. La définition qu'il donne de la culture est seulement le propre de l'homme civilisé. Par cette définition, la civilisation apparaît comme un type élevé de culture.
Ainsi, la civilisation est d'abord la caractéristique de ceux qui emploient ce mot, qui en ont la conception. La culture européenne puis culture occidentale se considérait comme étant supérieure aux autres d'une manière absolue.
Cette notion a une connotation de progrès sur les plans aussi bien matériel, social et culturel.
En effet, les novations techniques permettent une autre organisation de la société par le biais de l'économie. Sur le long terme, la civilisation caractérise généralement le passage d'un état d'une appropriation directe de la nature (chasse, pêche, cueillette) à un état où on tente d'asservir la nature par des procédés différés et artificiels dont l'effet n'est pas donné dans l'acte technique comme dans l'élevage et l'agriculture. Le développement de l'agriculture entraîne le régime de la propriété et permet à d'autres membres de la société de se consacrer à des activités moins matérielles. En outre, le système des échanges, la circulation des biens et leur accumulation suscitent l'apparition de clivages dans la société. Peu à peu apparaissent les classes sociales, produits de l'évolution économique et de la complication des techniques comme le mettent en valeur Marx et Engels. (...)
[...] Cette hiérarchie culturelle qu'impose la notion de Civilisation est associée au colonialisme et impérialisme occidental. L'Europe au XVIII et XIXème siècle était persuadée que l'histoire humaine suivait un parcours de progrès allant de la sauvagerie à la civilisation et qu'elle-même se trouvait la plus avancée dans ce mouvement. L'Europe avait conscience de sa supériorité scientifique et industrielle et célébrait celle-ci lors des expositions universelles. A cette époque on pensait le progrès industriel comme synonyme de progrès social et culturel, un progrès de la civilisation et personne ne remettait ceci en cause. [...]
[...] Chaque groupe conserve ainsi son quant-à-soi et défend son identité en recontextualisant les biens importés. Ceci est aussi relayé par le concept de glocalisation qui souligne le caractère multidimensionnel de la mondialisation et remet en question la vision simplificatrice d'uniformisation culturelle. En effet, cette notion reprenant les termes globalisation et local met en lumière le fait que la mondialisation doit s'adapter aux réalités locales. La mondialisation suscite des résistances comme en témoignent des mouvements mondiaux de contestation et a paradoxalement concentré l'attention sur les réalités locales. [...]
[...] En effet, l'illusion de la centralité des pays occidentaux dans les dynamiques culturelles contemporaines est bien ancrée. Ce n'est pourtant que grâce à trois révolutions industrielles successives à partir de 1760 que l'Europe et les Etats-Unis ont pu imposer leur hégémonie et leur interprétation du monde. Cette mondialisation culturelle peut entraîner des replis identitaires. C'est ce qu'a mis en lumière B. R. Barder dans son essai intitulé Djihad vs MacWorld en 1996. L'industrie culturelle américaine entraîne une crispation identitaire dans les pays qui se sentent agressés culturellement et peut amener des réactions intégristes. [...]
[...] Leclerc : Pour schématiser de façon extrême, il y a d'un côté les films hollywoodiens ou les séries américaines, les Disneylands et les MacDonalds, ce que Benjamin Barder a appelé le McWorld ; et de l'autre, les phénomènes de conversion religieuse, de renaissance des traditionalismes, de naissance des intégrismes A ce sujet, il faut toutefois noter que les médias utilisent les mots de crispation ou revendications identitaires tels que intégrisme, fondamentalisme, violence ou purification ethnique et transforment ces crises en spectacles médiatiques. On peut penser qu'il y a un impact nuisible sur les cultures en ne regardant que les cultures par le prisme de l'industrie culturelle dont l'offre est essentiellement localisée dans les sociétés occidentales. Mais du côté de la réception, la situation est plus complexe et plus contrastée que celle qu'on pourrait prédire à partir de l'offre mondialisée. J. L. Amselle et T. Lewellen estiment au début des années 2000, que la crainte d'une uniformisation culturelle est à relativiser. E. [...]
[...] En effet, dans cette définition il fait référence à des caractéristiques qui témoignent de la structure d'une société comme la morale et le droit. La civilisation, en effet, fait référence à l'ensemble des acquisitions d'une société humaine en termes de techniques, connaissances scientifiques qui permettent à l'homme de maîtriser la nature. Mais aussi la civilisation induit aussi la régulation de la nature de l'homme par l'introduction des mœurs et du droit. Cette notion, utilisée au singulier, introduit une hiérarchie, la civilisation est synonyme de progrès mais elle instaure une norme par le biais de laquelle on considère l'état d'avancement d'une société. [...]
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