« L'habit ne fait pas le moine » dit-on pour dénoncer les préjugés et idées fixes. Sauf que paradoxalement, un proverbe est une idée fixe. Croire en celui-ci semble donc une démission de la raison. Le fait est que la majorité des gens croit en ce proverbe ; ils seraient alors tous dénués de raison par ce raisonnement.
La réalité en est autrement par les différentes significations du mot « croyance » : il fait référence aux religions et dogmes, aux superstitions de groupe, à la foi non religieuse que l'on peut avoir intérieurement ainsi qu'au sens propre du mot croire qui signifie envisager ou admettre comme vrai. À chacune de ses significations correspond un degré variable d'implication de la raison. Cette dernière est gouvernée par le cerveau et dirige les investigations réfléchies et ordonnées de l'individu : elle essaie toujours d'amener au rationnel et au raisonnable. Dans un premier temps, nous nous demanderons si la volonté surpasse impartialement la raison pour aboutir aux croyances ? Par la suite, il sera intéressant de se pencher sur le rationalisme des croyances en tant que religions. Enfin, n'existe-t-il pas une harmonie paradoxale entre Science et croyance ?
Tout d'abord, la croyance pourrait bien être un effet de la volonté.
Comme l'a affirmé Descartes au XVIIe siècle, la croyance est un effet de la volonté. Ainsi, l'entendement conçoit les idées, la volonté y adhère, les refuse ou les met en doute. Nous ne pouvons donc pas dire que notre raison soit absente puisque elle nous crée ces croyances (même si elles s'avèrent fausses). Ainsi, lorsque les croyances viennent de nous-mêmes et non d'une influence extérieure (comme les religions ou les dogmes), la raison peut ne pas remplir ses fonctions d'analyse mais seulement celles imaginatives. On peut alors parler de démission partielle de la raison. En revanche, lorsque l'on nous insuffle des croyances quelles qu'elles soient, et lorsque nous y adhérons, il semblerait que dénuée de sa fonction créatrice, la raison soit inactive (...)
[...] Enfin, la croyance peut aussi être caractérisée par une démission volontaire de la raison. En réalité, cela peut aussi s'appeler tout simplement : la foi (lorsqu'elle n'est pas apparue par une influence religieuse ou autre). La foi est gouvernée par les sentiments et les sensations (le coeur) et non la raison et l'entendement (le cerveau). Elle se définit par une confiance envers l'objet de la foi malgré l'absence de preuves dont elle ne veut pas. Par exemple, lorsque l'on croit en quelqu'un, c'est-à-dire que l'on a foi en lui, nous abandonnons volontairement les raisonnements pour s'adonner à la confiance que cet individu a réussi à obtenir. [...]
[...] En effet, la croyance en tant que religion semble dénuée de raison. Premièrement, l'origine des croyances est très ancienne. Alors, les hommes ne comprenaient pas les causes premières des phénomènes de la Vie qui les entouraient : la mort, les orages, les saisons . Ils ne connaissaient rien à la métaphysique. Ils ont donc commencé à croire à des puissances : les dieux. Comme ils n'y comprenaient rien, ils ont pensé que les dieux agissaient selon leurs humeurs et leur ont donc fait offrandes et sacrifices dans leur ignorance. [...]
[...] Enfin, la religion a un aspect borné indubitable. En effet, elle refuse d'examiner ou même d'entendre tout argument ; elle suit à la lettre les textes sacrés qui n'ont bien entendu pas été écrits par Dieu ; et elles massacrent les autres religions au nom de Dieu. Si Dieu était l'être absolu, il empêcherait et renierait ces massacres religieux. En effet, tout ceci est appuyé par la longue histoire des guerres de religion comme la Saint-Barthélemy ou des millions de gens décédèrent. [...]
[...] On ne peut, bien entendu, pas dire que les massacres ne soient pas dénués de raison. Alors que les croyances comme religions sont sans entendement scientifique, est-il tout de même possible de trouver un certain accord entre croyances et sciences ? Pour finir, il peut exister une harmonie paradoxale entre Science et croyance. Premièrement, en adoptant la religion naturelle, on peut croire en la raison. Effectivement, croire en la raison n'est pas une démission de celle- ci puisqu'en réalité, c'est notre raison qui croit en elle-même. [...]
[...] Ainsi, lorsque les croyances viennent de nous-mêmes et non d'une influence extérieure (comme les religions ou les dogmes), la raison peut ne pas remplir ses fonctions d'analyse mais seulement celles imaginatives. On peut alors parler de démission partielle de la raison. En revanche, lorsque l'on nous insuffle des croyances quelles qu'elles soient, et lorsque nous y adhérons, il semblerait que dénuée de sa fonction créatrice, la raison soit inactive. En outre, parlons de ce dernier cas. La croyance est alors une démission involontaire de la raison. [...]
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