Si l'on qualifie aujourd'hui les sociétés du Moyen-âge d'obscurantistes, aux croyances totalement déraisonnables, voire ridicules, nos sociétés modernes quant à elles, semblent faire l'apologie de la science et de la raison depuis leur avènement progressif à partir du 18ème siècle avec la philosophie des Lumières. La raison est en effet cette faculté de connaître et de juger dont tout homme dispose et qui guide l'esprit de celui-ci dans son investigation réfléchie et ordonnée de tout ce qu'il cherche à connaître. Ainsi plongé dans un univers scientifique objectif, qui prouve par l'expérimentation et la déduction, l'homme moderne fait sans aucun doute appel à sa raison et ne croit plus en l'influence d'un dieu pour expliquer chaque phénomène. C'est pour cela que l'on qualifie généralement la croyance de déraisonnable, au sens d'irrationnelle puisqu'elle n'est qu'un assentiment à une chose ou un énoncé et ne résulte donc pas d'un raisonnement, ne fournit pas de preuves, et ne peut pas prétendre à l'universalité : sa définition même la discrédite, car, plus ou moins fondée, elle ne l'est jamais entièrement.
Pourtant, force est de constater que, malgré l'avènement de la raison, les croyances ont toujours leur place dans nos sociétés. Certains consultent chaque jour leur horoscope ou misent sur leur chiffre « porte bonheur » à la loterie, d'autres croient fermement à une Europe fédérale, d'autres encore croient en Dieu. Il conviendra bien sûr de distinguer différents types de croyances, car peut-on placer sur un même pied d'égalité la croyance en Dieu et la croyance en son horoscope ? Peut-on vraiment dire, en ce sens, que toutes les croyances sont déraisonnables ? La raison elle-même ne nous mène-t-elle pas à avoir des croyances ? Par ailleurs, le terme « déraisonnable », s'il peut vouloir dire contraire à la raison, fait aussi référence à une attitude non réfléchie, non convenable ou démesurée. Sous quelles conditions une croyance n'est-elle pas déraisonnable en ce sens ?
[...] Toute croyance est-elle déraisonnable? Toute croyance est-elle déraisonnable ? Si l'on qualifie aujourd'hui les sociétés du Moyen-âge d'obscurantistes, aux croyances totalement déraisonnables, voire ridicules, nos sociétés modernes quant à elles, semblent faire ème l'apologie de la science et de la raison depuis leur avènement progressif à partir du 18 siècle avec la philosophie des Lumières. La raison est en effet cette faculté de connaître et de juger dont tout homme dispose et qui guide l'esprit de celui-ci dans son investigation réfléchie et ordonnée de tout ce qu'il cherche à connaître. [...]
[...] C'est pourquoi pour Alain, un croyant est un homme pour qui sa propre croyance vaut preuve. Ces croyances superstitieuses sont donc déraisonnables car il n'est pas arrivé un malheur à tout individu passé sous une échelle ; il en est de même de la personne qui organisera sa vie en fonction de cette croyance qui est contraire à sa raison, car discréditée par l'observation des faits d'une personne extérieure, qui ne verra dans l'enchaînement des choses arrivées à la personne crédule, qu'un enchaînement logique. Ces croyances sont non seulement déraisonnables, mais aussi dangereuses pour Alain. [...]
[...] N'existe-t-il pas des raisons de croire ? Partie 2 : Certaines croyances, en effet, se justifient pleinement dès lors que la science ne peut pas tout expliquer. A travers ses recherches, sa volonté, et finalement sa capacité d'expliquer les phénomènes naturels, la mécanique, etc la science met en avant une relation de cause à effet dans les sciences expérimentales, et une relation de principe à conséquence en logique, qui ne sont pas révisables. Ainsi la science explique, explique le comment des événements, remonte le filon de cause en cause jusqu'à un certain point : pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ? [...]
[...] Dans cette optique, il apparaît que le bon sens même nous mène à avoir des croyances : croire qu'il ne faut pas laisser un faible innocent se faire battre par un plus fort que lui. Bien sûr la science ne le démontre pas, mais cette croyance n'est pas déraisonnable pour autant. On voit pourtant le problème : le fanatique n'est-il pas l'exemple le plus parfait qui puisse être de l'engagement pour une croyance ? Une croyance, pour être judicieuse et faire agir l'individu au mieux, ne doit pas être déraisonnable au sens de démesurée. Or force est de constater pourtant qu'un conflit résulte souvent de la rencontre de deux croyances opposées. [...]
[...] Car l'explication du monde par la connaissance scientifique semble être insuffisante. Elle explique sans aucun doute le comment des choses, mais n'en explique pas le pourquoi : nous avons besoin de réponses alors que la science est incapable de nous en donner. C'est pourquoi Kant, dans Critique de la raison pure, en ce qui concerne la métaphysique, dit : J'ai donc dû supprimer le savoir pour lui substituer la croyance. La raison tombe dans une antinomie : rationnellement, je suis porté à admettre qu'il faut s'arrêter quelque part, mais je suis tout aussi bien porté à reconnaître rationnellement qu'il n'y a pas de raison de s'arrêter quelque part. [...]
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