Victor Hugo croit au progrès: le progrès est le passage de l'Hydre à l'Ange, de la nuit à la lumière, de l'appétit à la conscience, de la matière à l'âme, du néant à Dieu, de l'injuste au juste, du faux au vrai, du laid au beau, du mal au bien, de la survie à la sur-vie. Le progrès est donc pluridisciplinaire: scientifique et technique, économique et social, culturel et moral voire religieux. Le progrès est l'évolution de l'humanité vers un état supérieur, l'affranchissement infini de la nécessité naturelle, un changement orienté vers un idéal, la croyance en un idéal.
Mais, si le progrès est subjectif, alors doit-on croire au progrès par conviction ou peut-on croire au progrès par persuasion? L'homme peut-il croire que l'homme progresse, peut-il croire au progrès ou bien doit-il avoir foi en le progrès de l'homme? Car, si croire, c'est nécessairement croire en quelque chose ; le progrès est-il externe ou bien inhérent à l'essence même de l'homme?
L'enjeu de notre parcours est donc de déterminer la place de l'idée de progrès dans la conscience humaine.
[...] Croire en la nature, c'est en fait ne pas croire en l'homme. La valeur morale de a nature est en réalité une idéologie dangereuse, illégitime et erronée qui permet la condamnation de l'homosexualité, la justification des inégalités des sexes, des races et des classes sociales, voire la hiérarchie aristotélicienne des êtres et des hommes, ou encore la codification des relations sexuelles par l'Eglise en vue uniquement de la procréation par respect de la nature et de soi-même. L'homme est par essence un apprenti sorcier qui invente de nouvelles possibilités de vie, modèle un monde à son image grâce à la main, crée des œuvres d'art, comme La main de Rodin. [...]
[...] Ainsi, la techné a dans un premier temps assuré la survie de l'espèce puis a conduit à la recherche d'une vie agréable. C'est par la main, dieu en cinq personnes selon Focillon dans Eloge de la main, que l'homme taille le silex et fabrique ses outils, cultive la terre et élève ses troupeaux, construit des cathédrales et écrit des manuscrits. La main a fait l'homme, a fait l'esprit humain. L'homme croit donc nécessairement au progrès car le progrès est le propre de l'homme. D'ailleurs, la technologie n'est pas mauvaise en soi dans la mesure où elle est amorale et non immorale. [...]
[...] Plus encore, la technologie soumet l'homme à un état de dépendance de besoins artificiels, voire l'assujettit par les chaînes de production L'homme unidimensionnel se déshumanise et devient esclave de la machine qui l'oblige à agir mécaniquement et à la servir. L'homme ne peut pas par conséquent croire au progrès car celui-ci l'exclut peu à peu du monde et lui fait oublier sa vocation d'être libre par la raison. Le progrès technologique est dangereux car il est capable de détruire le monde dans lequel l'homme appartient naturellement. L'objet technique est un moindre être car il est accident, imitation factice, dépendance des êtres vivants originaires et autonomes. [...]
[...] Mais, si le progrès est subjectif, alors doit-on croire au progrès par conviction ou peut-on croire au progrès par persuasion? L'homme peut-il croire que l'homme progresse, peut-il croire au progrès ou bien doit-il avoir foi en le progrès de l'homme? Car, si croire, c'est nécessairement croire en quelque chose ; le progrès est-il externe ou bien inhérent à l'essence même de l'homme? L'enjeu de notre parcours est donc de déterminer la place de l'idée de progrès dans la conscience humaine. [...]
[...] Il croit au progrès de la vie, du monde et de lui- même. Mais, c'est par la succession des générations, c'est-à-dire l'immortalité de l'espèce humaine, que l'homme progresse sans cesse en transmettant naturellement et culturellement le meilleur de lui-même à un bébé universel. [...]
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