Dissertation de Philosophie de niveau Terminale répondant à la question suivante : Faut-il croire en l'esprit ?
[...] Au travers de ces courants, nous retrouvons une opposition apparente ancestrale entre science et croyance. Pour schématiser, tout ce qui ne peut être vérifié, attesté par des méthodes scientifiques relève de l'opinion, de la croyance. Or, quel scientifique forcené s'aventurerait à admettre que la connaissance a des limites claires et que tout ne peut être démontré ou prouvé rigoureusement ? Cela serait en contradiction avec le principe fondamental et méthodologique de la science évoqué précédemment. Il semble logique que les sciences naturelles rejettent l'éventualité d'un esprit, cette fiction issue de mythes populaires comme l'ont défendu certains serait plutôt affaire de psychologues, sociologues ou philosophes. [...]
[...] Après avoir essayé de justifier la nécessité et l'intérêt de croire en cette entité immatérielle, nous allons chercher à comprendre s'il y a une réelle pertinence à penser l'esprit isolément du corps matériel. Est-il pertinent, utile de séparer l'Homme en deux substances différentes de façon réductrice ? Que gagnons-nous avec plus de prudence ? L'esprit, au sens large, n'est pas seulement humain. Pour certains, c'est aussi la transcendance divine, l'esprit auteur de la nature. Et par conséquent, refuser obstinément de croire en l'esprit en démontrant par A+B que quiconque y croit est un ignorant, c'est aussi faire preuve d'intolérance vis à vis des croyants, et de la religion. [...]
[...] Savoir si ces esprits existent ou non n'empêchera pas cet humain quelconque de dormir, manger, travailler, etc. Le doute fait partie intégrante de la vie humaine, nous ne pouvons tout vérifier, tout tester, nous devons toujours accorder de la confiance à un groupe d'individus qui a attesté et démontré quelque chose en étant reconnu par ses collègues. Je ne peux vérifier que la Terre est ronde par exemple, et pourtant par ma confiance, je prétends le savoir. Il semble que nous soyons tout de même libres de décider, dans une moindre mesure, du degré d'assentiment, ou de confiance dont nous voulons témoigner. [...]
[...] Mais alors, comment affirmer rationnellement l'existence de la matière en réfutant celle de l'esprit ? Berkeley dans son Traité sur les principes de la connaissance humaine, paragraphes 2 et a développé l'idée d'une suprématie spirituelle sur tout ce qui existe. Selon lui, les objets de connaissances sont englobés par un être percevant et actif communément appelé intelligence, esprit, âme ou moi. Les idées n'existeraient alors que dans l'intelligence qui les perçoit. L'esprit deviendrait donc une sorte d'entité qui dépasserait tout objet sensible, et qui serait totalement différente des corps reconnus comme matériels. [...]
[...] Ceci est capital. Je ne peux pas en effet, réfuter rationnellement l'existence des petits pois que je m'apprête à manger, ou de la montagne que je contemple. En outre, je peux tout à fait douter de l'existence d'une entité immatérielle, différente du corps en cela qu'elle ne serait pas régie par des connexions physico-chimico-biologiques, ou en tout cas pas uniquement. A y réfléchir, accepter l'idée que je puisse avoir un esprit au fonctionnement mystérieux, presque insondable nécessite un certain courage. [...]
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