Les écrits de sophistes ont en grande partie disparu et sont seulement connus au travers des écrits qui les réfutent : ce qui nous engage à être prudents et
à examiner s'ils n'ont pas été victimes d'une distorsion polémique, un prisme déformant dû à la polémique engagée avec eux par des philosophes ou des dramaturges. Leurs témoins les plus proches sont leurs adversaires qui les considèrent comme des penseurs maudits, battus d'avance. Une réhabilitation semble nécessaire (Cf. le volume de La Pléiade intitulé Les Présocratiques qui inclut les sophistes).
Cette assertion de Protagoras : « l'homme est la mesure de toute chose... » nous est transmise comme la pensée majeure du maître sophiste. Présente dans le Protagoras, le Théétète de Platon ou la Métaphysique d'Aristote, elle est pourfendue comme n'étant qu'une proposition relativiste et subjectiviste.
[...] Dès la première hypothèse, Héraclite et les sophistes Protagoras en tête sont malmenés. Pour Protagoras, la science prend fondamentalement appui sur la sensation (aisthésis) : la vérité n'est qu'un phénomène pour une conscience particulière. Les exemples de Protagoras sont d'ailleurs surtout empruntés aux phénomènes sensibles, en tant qu'ils sont d'abord perçus par les sens et non pas conçus. La critique du Théétète = 151b-187b) est radicale et mordante (se méfier aussi) : SOCRATE : Il est à présumer qu'un homme sage ne parle pas en l'air. [...]
[...] Le rejet du principe de non-contradiction : Le sophiste, s'il persévère, se condamne au silence avec sa prétendue phénoménologie. Si, pour les sophistes, "tous les phénomènes sont vrais" (Protagoras), alors le principe de contradiction ne vaut plus. Aristote formule ainsi ce principe : une même chose ne peut pas, en même temps et sous le même rapport, être et ne pas être dans un même sujet. Le discours ne permet plus de dire rien qui vaille (légein dire une chose et son contraire n'est plus rien dire mais "faire du bruit avec la bouche". [...]
[...] La critique des sophistes par Platon APPROCHE DE LA PHILOSOPHIE GRECQUE LA CRITIQUE DES SOPHISTES PAR PLATON Introduction. Les écrits de sophistes ont en grande partie disparu et sont seulement connus au travers des écrits qui les réfutent : ce qui nous engage à être prudents et à examiner s'ils n'ont pas été victimes d'une distorsion polémique, un prisme déformant du à la polémique engagée avec eux par des philosophes ou des dramaturges. Leurs témoins les plus proches sont leurs adversaires qui les considèrent comme des penseurs maudits, battus d'avance. [...]
[...] - éthique, pédagogique et politique : il n'a pas en vue la vraie sagesse et la vertu, pas plus pour l'individu que la cité mais vise le pouvoir personnel, la toute puissance et l'argent. - littéraire: les figures de son style ne sont que des boursouflures vides. Conséquence de cette appréciation : la sophistique est une "philosophie" des apparences et du coup, une apparence de philosophie. Aristote, de même exclura les sophistes de la philosophie : pour lui, ils ne font que du bruit avec la bouche mais ne disent rien. [...]
[...] Protagoras aurait, à ce compte, aussi bien fait de dire : "La mesure de toutes choses, c'est le cochon ou le cinocéphale" (161 et non l'être ou le divin comme le pense Platon. Platon s'oppose à cette fausse dialectique des sophistes (Platon définit sa propre dialectique, seule véritable). Dire que rien n'est en soi et par soi (que tout est donc toujours pour nous et par nous, pensé ou représenté) revient à nier la possibilité d'une essence même des choses, et la possibilité d'une connaissance. L'amer n'a plus rien d'objectif : ce qui est amer pour certains est doux pour d'autres; de même grand, petit, etc . [...]
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