Tous les penseurs sont d'accord pour dire qu'il est nécessaire de déterminer un critère
éthique ultime, permettant de juger de la justesse, ou de la justice, d'une décision ou d'une loi.
Cicéron dit : « nous nous demandons en quoi consiste le Bien final et ultime, celui selon
lequel, d'après tous les philosophes, toutes les choses doivent être jugées, mais qui ne doit lui,
être jugé par aucun autre. » Ce critère se doit d'être unique : l'existence de plusieurs critères
impliquerait nécessairement des conflits impossibles à arbitrer.
[...] Adam Smith n'est pas de cet avis : il écrit dans sa Théorie des sentiments moraux que le magistrat civil se trouve chargé du pouvoir non seulement de préserver la paix publique, en empêchant l'injustice, mais aussi celui de la promotion de la prospérité de la société [ ] il peut donc adopter des règles qui non seulement interdisent aux citoyens de se nuire les uns aux autres mais aussi qui commandent, dans une certaine mesure, des bons offices Cette référence à Smith nous conduit naturellement à analyser la doctrine utiliratiste La critique utilitariste L'utilitarisme est la doctrine, incarnée entre autres par J. Bentham, Smith et John Stuart Mill, qui applique comme critère éthique ultime le principe d'utilité : est bon ce qui permet d'augmenter le bonheur de l'ensemble de la communauté. [...]
[...] Il en découle une définition différente de la Justice : selon Mill, la Justice est le nom qu'on donne à certaines catégories de règles morales qui concernent de plus près (que d'autres règles régissant le comportement humain) les éléments essentiels du bien-être collectif ; ces règles sont donc plus contraignantes et plus obligatoires (L'Utilitarisme). La Justice, selon les utilitaristes, n'est donc rien d'autre qu'une partie des règles utiles à la société, la partie peut-être la plus utile. Les auteurs qui érigent la Justice (le Droit naturel) en critère éthique suprême seraient donc en réalité en train d'appliquer, sans s'en rendre compte, l'utilitarisme. [...]
[...] Quel critère moral utiliser ? Droit naturel Versus utilitarisme 1 Quel critère moral utiliser ? Droit naturel Versus utilitarisme Tous les penseurs sont d'accord pour dire qu'il est nécessaire de déterminer un critère éthique ultime, permettant de juger de la justesse, ou de la justice, d'une décision ou d'une loi. Cicéron dit : nous nous demandons en quoi consiste le Bien final et ultime, celui selon lequel, d'après tous les philosophes, toutes les choses doivent être jugées, mais qui ne doit lui, être jugé par aucun autre. [...]
[...] Le Droit naturel - Nous avons tous une sorte de préconnaissance de la justice. Chacun de nous possède un sentiment naturel grâce auquel il sent si une action est juste ou injuste Nous sentons, par exemple, que le fait d'être fumeur passif est injuste, ou que la condamnation des criminels est juste Dans le premier cas, un sentiment désagréable nous envahit ; dans le second, c'est un sentiment agréable. Dans les deux cas, le sentiment que nous ressentons est spontané, dénué de tout aspect rationnel, si bien que le sentiment du juste ou de l'injuste qu'éveille en nous une action est souvent si fort qu'il semble indiquer dans ces actions l'existence d'une qualité qui leur est propre : la qualité d'être justes ou injustes Nous le sentons aussi bien que le caractère chaud ou froid d'une boisson S'il existe derrière ces pressentiments une réalité logique, cela ouvre d'importantes possibilités pour ériger la justice en tant qu'institution sur les bases de l'Idée de Justice C'est ce que tentent de faire les libéraux classiques du courant du Droit naturel (Condorcet, Turgot ) : ce courant part du constat du sentiment spontané du juste et de l'injuste pour conclure qu'il existe un droit préexistant, un Droit naturel Condorcet écrit que l'analyse de nos sentiments nous fait découvrir [ ] les lois immuables du juste et de l'injuste (Esquisse d'un tableau historique des progrès de l'esprit humain) : c'est l'idée même de Droit naturel Dès lors, d'où provient le Droit naturel ? [...]
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