Cet état de fait est le résultat d'un processus historique qu'on peut qualifier d'évolution s'il nous réjouit ou de décadence si on le déplore. La première grande étape d'un tel processus a lieu au moment de la Renaissance avec ce qu'on a appelé la fracture de la Modernité. Le sens chrétien du monde a surtout été battu en brèche par la découverte astronomique de Copernic substituant l'héliocentrisme au géocentrisme (...)
[...] Tout se passe comme si Nietzsche avait sublimé sa souffrance dans une philosophie vertigineuse. Son génie philosophique était probablement consubstantiel à sa folie. Avec le désespoir, l'autre grande maladie intellectuelle du monde moderne est l'ennui. Tandis que le désespoir se caractérise par un état de saturation du désir qui ne trouve plus d'objet sur lequel se porter, l'ennui se manifeste par un phénomène d'encombrement de soi-même, la pesanteur du temps qui ne coule pas révélant la lassitude profonde du moi. [...]
[...] La mode actuelle du développement personnel doit beaucoup à l'œuvre de Jung, mais comme dans toute vulgarisation, quelque chose de l'esprit originel est perdu. Car, parmi la multitude vertigineuse des approches psy il y a du bon et du moins bon. Aujourd'hui, le mal de vivre est aussi devenu un gigantesque marché avec la tentation des abus de tout genre que cela implique. Cela étant, il serait dommage que par la faute de quelques gourous friands d'argent, de sexe ou de pouvoir, l'ensemble de la tendance se retrouve dénigrée. [...]
[...] U absurdisme, illustré par les tendances trash et destroy de la culture contemporaine, affirme que rien n'a de sens et que par conséquent tout est permis. Le relativisme, cher aux nouveaux intellectuels férus de métissage conceptuel, affirme au contraire que tout a du sens à condition de faire l'effort de le trouver. Ce qui est en tout cas commun à ces deux tendances, c'est le refus de la discrimination entre ce qui est porteur de sens et ce qui ne l'est pas. [...]
[...] Pour Camus, il y a un sens dans la résignation à l'absurde et ce sens c'est la jouissance des sens dans un sens plus, vitaliste qu'hédoniste. Pour Camus, l'hédonisme d'un Onfray serait déjà une forme de nihilisme soft . Enfin pour Fukuyama, la fin de l'histoire c'est l'ère de la démocratie libérale à travers l'avancée des valeurs mondialistes et le recul des dictatures archaïque . Aujourd'hui, les hégéliens reviennent en force dans la pensée occidentale. [...]
[...] Le retour du religieux et le besoin de sens En prophétisant que notre XXI ème siècle serait religieux ou ne serait pas, André Malraux ne s'était pas trompé. Notre nouveau millénaire est en effet marqué par un indéniable retour du religieux. Le Dieu défunt de Nietzsche est ressuscité pour le pire comme pour le meilleur . Pour Alain Minc, le temps de la revanche de Dieu semble avoir sonné Avec la résurgence des fondamentalismes et des fanatismes religieux depuis les attentats islamistes du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis, c'est le pire qui est apparu de la façon la plus spectaculaire. [...]
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