On peut définir la technique comme un ensemble de procédés d'un art, d'une science ou d'un métier pour produire une oeuvre ou obtenir un résultat déterminé. Cet ensemble de résultats ne peut naître que du travail de l'Homme.
Le travail est un débat avec la nature. En effet, celle-ci ne nous offre pas spontanément ce dont on a besoin. Le travail s'inscrit alors dans le système des besoins. C'est tout d'abord une transformation, une médiation de la nature. C'est de cette manière que Hegel définit le travail (...)
[...] Est libre ce qui a pour objet sa propre finalité, ce qui est une fin en soi. Le travail nous renvoie à notre animalité. Pour Aristote, l'esclave est apte à être la chose d'un autre. L'usage que l'on fait des esclaves ne s'écarte que peu de l'usage que l'on fait des animaux. Le secours que l'on fait de la force corporelle pour la satisfaction des besoins indispensables provient indifféremment de l'animal ou de l'esclave. Ce sont des instruments. Il y a donc un paradoxe dans le travail. [...]
[...] La partition de la technique contribue à l'oubli de l'être. La question de l'être est oubliée, obscurcie par la technique. Seul l'Homme est capable de poser le problème de l'être. Lorsqu'on désigne la condition humaine, on oubli l'être. Pour Heidegger, le sujet se perd dans des préoccupations de consommation. Par cet arrachement de la technique, il découvre qu'il est un être-pour-la-mort et un être-dans- le-monde. Est-ce que la destruction est toujours au bout de la technique ? De quoi a-t-on peur ? [...]
[...] Au delà de l'efficacité se trouve le problème de la moralité. La rançon du progrès technique oblige l'Homme à s'interroger sur la valeur de la technique, sur la valeur du progrès. On peut concevoir que la technique améliore les conditions de vie mais ce bénéfice n'est pas sans revers. On peut voir dans les méthodes certains choix qui ne respectent pas l'Homme, certains choix qui instaurent de nouvelles idéologies, de nouvelles représentations du monde. La technique ne serait elle pas en train d'instituer une fonction purement militaire ? [...]
[...] La science peut se développer sans les soucis de l'application technique. Science et technique s'engendre mutuellement. Pour Bachelard, l'instrument scientifique est une théorie matérialisée. On voit donc que la technique en tant que savoir faire essaye d'imiter la nature voire de la dépasser. Elle pousse la nature beaucoup plus loin qu'elle ne l'aurait fait elle-même. La technique va exercer une domination sur la nature. Descartes explique que : Par laquelle connaissant la force et les actions du feu, de l'eau, de l'air, des astres, des cieux et de tous les autres corps qui nous environnent aussi distinctement que nous connaissons les divers métiers de nos artisans, nous les pourrions employer en même façon, à tous les usages auxquels ils sont propres, et ainsi nous rendre comme maitre et possesseur de la nature Au même moment, Francis Bacon dans le Novum Organum, va rappeler qu'il ne faut pas mettre en danger la nature et les équilibres naturels. [...]
[...] L'Homme doit devenir maitre et protecteur de la nature et non pas possesseur. C'est ce que le philosophe Jonas appelle l'obligation du pouvoir. Nous sommes tous condamnés à vivre sur cette planète. Dans L'être et le néant, l'Homme est condamné à être libre, il porte le poids du monde entier sur ses épaules ; il est responsable du monde et de lui-même. Ainsi, garder le contrôle de la technique ne peut se faire qu'après réflexion : La technique peut elle nous garantir le bonheur ? [...]
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