Cours de philosophie sur la notion de désir. En quoi le désir fait-il problème ? Essentiellement parce que sa nature est contradictoire : il est certes le sentiment d'un manque (je ne désire, semble-t-il, que ce que je ne possède pas). Pourtant le désir semble refuser sa satisfaction, puisque, à peine assouvi, il s'empresse de renaître, de sorte que le désir veut et ne veut pas être satisfait. Le désir est-il alors le manque perpétuel par excellence, un creux au coeur de l'homme, ou bien une création authentique, le mouvement par lequel on peut accroître les perfections de son être ?
[...] Cet obscur objet du désir, c'est moi-même. DESIR DE DESIR - Nous avons vu, dans le cours sur autrui, qu'autrui est l'horizon permanent de ma propre existence, ainsi que le médiateur indispensable entre moi et moi-même (Sartre). Dès lors, pour que je puisse acquérir mon identité de sujet, accomplir mon désir d'être moi-même, il est nécessaire que je me cherche à travers autrui, sans me perdre et m'aliéner pour autant. De sorte que la quête de soi passe par sa médiation. [...]
[...] Le désir ne serait plus alors la marque de la misère de l'homme, mais l'indice de sa grandeur, la plus grande indigence étant, comme le souligne Rousseau, dans l'absence du désir : malheur à qui n'a plus rien à désirer ! Il perd pour ainsi dire tout ce qu'il possède (La nouvelle Héloïse). NATURE ET ORIGINE DU DESIR - En premier lieu, d'où vient le désir ? Quelle est sa véritable nature ou essence ? Est-il la même chose que le besoin et la volonté ? En somme, pourquoi désirons-nous ? DESIR, VOLONTE ET BESOIN 1. Désir et volonté - Le désir est ce mouvement qui me porte vers un objet que j'imagine source de satisfaction. [...]
[...] " est-ce le désir qui détermine le désirable ou le désir est-il déterminé par le désirable ? Spinoza, dans L'Ethique, montre que le désir n'est pas engendré par l'attrait exercé par un bien objectif, mais qu'il est au contraire la source des valeurs. Spinoza abolit la distinction qui est généralement opérée entre le sujet désirant et l'objet désiré. Aussi le désir coïncide-t- il avec son objet. - Les hommes croient généralement que leurs désirs sont les effets de la représentation d'un but et qu'ils désirent une chose parce qu'ils la jugent bonne. [...]
[...] Cette situation existentielle n'est pas sans générer une certaine angoisse : je voudrais “être quelque chose”, “être quelqu'un”. Je veux être rassuré sur mon identité et ma valeur. J'ai donc besoin de la confirmation de mon être que je trouve dans le jugement d'autrui. C'est l'opinion des autres qui me procure une identité, un caractère qui me font défaut par nature. Il me semble que je n'ai pas d'autre être que celui qui m'est accordé par autrui, que je ne suis que ce que je suis reconnu être. Mon être est tout entier relationnel. [...]
[...] Elle est désir qui s'est fourvoyé, égaré, et qui s'épuise dans la poursuite d'un objet illusoire. En tant que telle, la passion est la dépendance ou l'impuissance et non le mal (le mal réside dans cette servitude). - A l'origine de la formation d'une passion, il y a le rôle de l'imagination qui produit en nous des idées mutilées, confuses, des jugements erronés sur les choses et sur les biens. L'imagination est une perception sans objet réel; elle suscite dans l'esprit des idées fausses parce que partielles ou sans objet. [...]
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