Si la pratique de l'art relève d'une technique ou d'un savoir-faire, quelle place laisse-t-on alors au génie, à l'inné ou au talent ? Est-ce que la création artistique est un processus que l'on peut apprendre ?
Si artisanat et art sont des notions distinctes, alors qu'est-ce qui les différencie ? Comment passe-t-on de l'un à l'autre ?
Est-ce que toute création est artistique ? Comment une création devient-elle artistique ? Sur quels critères juge-t-on du caractère artistique ? Ces critères sont-ils objectifs ? Qui est apte à juger cela, l'artiste, ou le spectateur ?
[...] Même si on reconnait quand même le lit peu importe le matériau, Platon ne le récuse que parce qu'il ne peut capter l'essence de l'idée du lit. En regardant un lit cependant, ce que l'on voit, c'est d'abord l'idée. Cette constatation conduit à un paradoxe : le plus visible dans l'objet est sa partie invisible. On considère d'abord l'intelligible, et non le visible. L'art est pour Platon une copie de copie, éloignée à deux degrés de la vérité. Première conséquence : Les arts d'imitation, tout en donnant l'illusion de la réalité s'éloignent de celle-ci, car ils ne s'attachent qu'à la fausseté que constitue l'apparence. [...]
[...] L'artiste rapproche-t-il sa création de la réalité, ou au contraire l'éloigne-t-il ? Platon, extrait de La République, Livre X a-d (Anthologie, page 145) : Pour Platon, la représentation artistique est systématiquement défectueuse, car c'est une représentation de l'apparence, une copie de copie Le peintre est donc trompeur, et celui qui croit à l'art est naïf. Plus loin, Platon parle de trois lits, qui ont chacun un mode de présence différent. Dans la conception platonicienne, l'art n'est que la copie de la copie de l'idée donc bien trop éloignée de la réalité des choses. [...]
[...] 2ème paragraphe : Thèse de Platon, s'oppose à celle du sophiste Protagoras, pour qui L'homme est la mesure de toute chose Pour Protagoras, si de chaque chose, chacun est mesure, cela signifie qu'il n'y a plus de mesure du tout. Si chacun a sa vérité, c'est l'opinion qui triomphe. Cela signifie également qu'il ne s'agit pas de définir par un questionnement métaphysique, mais un questionnement sur l'immédiat. De plus, cette phrase met en avant le pragmatisme qui nous lie au fond de la caverne, et réduit l'homme à ses représentations et à ses perceptions. Platon s'oppose à Protagoras, car la relativité de la beauté réduit le savoir à ses représentations. [...]
[...] L'artiste imite la nature certes, mais l'ajuste à sa manière de voir. Dans cette manière de produire, ce n'est pas une reproduction à l'identique, mais une production de la beauté, du beau. C'est donc une nouvelle façon de montrer le monde. Que fait l'artiste lorsqu'il montre le monde ? Il manifeste la beauté de ce qu'on ne peut pas voir. L'imitation ne dégrade pas forcément la nature ; l'imitation n'interdit pas forcément la création du beau. Il faut par conséquent comprendre l'imitation comme autre chose que ce qui peut donner naissance à une reproduction à l'identique, qui n'a rien en commun avec l'œuvre d'art. [...]
[...] Ces termes sont à distinguer, néanmoins artisanat et art conservent la même racine, ars qui signifie pratique ou talent Etymologiquement, ces notions sont donc liées. Qu'est-ce qui distingue ces deux formes d'art ? Si la pratique de l'art relève d'une technique ou d'un savoir-faire, quelle place laisse-t-on alors au génie, à l'inné ou au talent ? Est-ce que la création artistique est un processus que l'on peut apprendre ? Si artisanat et art sont des notions distinctes, alors qu'est-ce qui les différencie ? Comment passe-t-on de l'un à l'autre ? Est-ce que toute création est artistique ? [...]
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