[...] Pour Max Scheler, la sympathie est opposée à l'intellectualisme. Il prétend que le MOI ne peut saisir immédiatement que lui seul. Au contraire, l'expérience psychologique nous
prouve que la réalité immédiatement offerte au sujet n'est pas le « moi » mais « l'autre ». D'autre part, la connaissance des autres Moi est fondée sur l'intentionnalité sympathique, et les autres êtres ne vous sont pas donner comme corps. Ainsi, pour Scheler, le sentiment antérieur à toute connaissance représentative est un phénomène originel.
[...] Le MITFULHEN (avec ressentir)
C'est la sympathie proprement dite, c'est un sentiment différent de l'einfühlung en ceci qu'il respecte l'être propre de chacun des termes et que par conséquent il peut seul nous faire accéder à l'autre en tant que sujet. Ainsi, Scheler ne fait-il pas de l'einfühlung le fondement de tout être ? Au-dessus du vital et de l'unité de l'einfühlung, existe la sphère de l'esprit ou la communion n'est plus identification mais au contraire respecte l'autre et la différence où elle devient communion de personne.
La deuxième partie de l'ouvrage est consacrée à l'amour. Scheler distingue rigoureusement l'amour de la sympathie. L'amour ne peut se résoudre ni dans l'einfühlung, car l'amour est toujours personnel, libre, et se fonde sur l'autonomie et la spontanéité des signes. Ni même dans le mitfulhen, car c'est le propre de l'amour que d'être dirigé sur des valeurs. Alors que le vécu affectif est en deçà de toute valeur [la valeur = le sens].
[...] C'est qu'en effet autrui m'apparait empiriquement [dans l'expérience sensible] à l'occasion de la perception d'un corps et ce corps est un « en-soi » (Chez Sartre : la choséité, la chose, le « pour soi » = la conscience de soi) extérieure à mon corps. Le type de relation qui unie et sépare ces deux corps est la relation spatiale (dans l'espace) : comme le rapport de choses qui n'ont pas de rapport entre elles, comme l'extériorité pure en tant qu'elle est donnée (l'autre est ce qui m'est extérieur et moi je suis extérieur à l'autre).
Ainsi, la séparation des consciences étant imputable au corps, il y a comme un espace originel entre les consciences diverses, c'est-à-dire précisément un néant donné (que je ne produis pas) une distance absolue (sans distance, il n'y aurait plus de distinction entre moi et l'autre, on nous confondrait) et passivement subi (d'où la nécessité chez Descartes de recourir à Dieu pour dépasser, rapprocher ce qui est séparé. (...)
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