L'élément du savoir, c'est le langage. Rien pour l'homme qui ne commence, dans le projet, sans les mots, ni ne se termine, dans le bilan, sans eux. Rien qui soit s'il ne peut être dit.
Dire quelque chose, c'est le promouvoir, c'est le faire entrer dans la sphère proprement humaine. En ce sens, le langage n'est pas un commencement.
Seul l'homme peut à tout moment composer de nouvelles phrases et comprendre des discours qu'il n'a jamais entendus (...)
[...] Si le sage a pour ami le sage, le sophiste ne peut être que l'ennemi du sophiste. Chacun rencontrera tôt ou tard plus sophiste que lui. A malin, malin et demi ! Pour Socrate, les sophistes ne respectent le langage que pour la frime Ils ont délivré le langage de son esclavage à une signification transcendante. Tout ce qui les intéresse, c'est l'adhésion de l'interlocuteur. Socrate a montré l'inanité de leurs discours en mettant en lumière les intentions cachées. Pour lui, le langage est fondamentalement un médiateur de la vérité, au service d'un sens. [...]
[...] Le langage a un côté social et un côté individuel. Le côté social, c'est la langue (ensemble de conventions nécessaires adoptées par le corps social). Son côté individuel, c'est la parole (mise en œuvre individuelle de ce code par les sujets parlants). > Le philosophe et le sophiste Ce qui différencie le sophiste du philosophe, c'est l'intention cachée : recherche d'un profit chez l'un, intention de vérité chez l'autre. Les sophistes sont maîtres dans l'art de rendre vraisemblable le pour et le contre sur un même problème. [...]
[...] L'élément du savoir, c'est le langage. Rien pour l'homme qui ne commence, dans le projet, sans les mots, ni ne se termine, dans le bilan, sans eux. Rien qui soit s'il ne peut être dit. Dire quelque chose, c'est le promouvoir, c'est le faire entrer dans la sphère proprement humaine. En ce sens, le langage n'est pas un commencement. Seul l'homme peut à tout moment composer de nouvelles phrases et comprendre des discours qu'il n'a jamais entendus auparavant. Le langage n'est pas seulement un élément de la culture parmi d'autres. [...]
[...] Pour les sophistes, parler, c'est agir seulement. L'entreprise sophiste ne connaît qu'une nécessité, qu'une loi, celle du succès. Pour eux, la vérité, c'est une question de point de vue. J'ai raison si j'ai persuadé, cela suffit. Alors, là où se termine le pouvoir de la vérité s'inaugure la vérité du pouvoir. Le maître des mots deviendra le maître des hommes. Les beaux parleurs en tous sujets l'emporteront sur les personnes compétentes et peu loquaces. Dans un monde voué à l'illusion, bien parler c'est mettre les apparences de son côté, c'est faire avec les mots ce qu'on ne saurait faire avec les choses. [...]
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