Socrate fut souvent considéré comme le père de la philosophie occidentale. Ses disciples, cependant, sont pour la plupart inconnus du grand public. Platon n'était pas l'élève le plus estimé du maître. Il a longtemps occulté ses concurrents en proposant sa version très personnelle du Socratisme... Partons à la redécouverte de ses premiers disciples !
[...] Celles-ci sont précaires, tandis qu'il se réjouit plus encore d'avoir des amis vertueux (Xénophon, Les Mémorables 6,14). Or, on lui a souvent reproché d'avoir entretenu des relations étroites avec des personnages qui ont fait beaucoup de tort à la cité. Citons-en trois : Alcibiade (v.450-404) fut l'amant et l'élève de Socrate. Il appartenait aux plus éminentes familles aristocratiques d'Athènes (Eupatrides et Alcméonides). Après la mort de son père à Coronée en 446, il devint pupille de Périclès. Encore jeune, il se fait remarquer sur les champs de bataille. [...]
[...] Platon consacre deux dialogues à cet étonnant élève aventurier. Critias (450?-403) : Platon n'a de cesse de rappeler sa noble origine. Sa famille a toujours été liée au pouvoir et il se destine à une carrière politique. Il est un oncle éloigné de Platon, lequel lui consacrera un dialogue. Il se voulait ami des discours philosophiques, avait composé des traités de morale et savait mener des discussions. Lorsque Sparte s'empare d'Athènes, il devient l'une des plus terribles figures de la dictature des Trente. [...]
[...] Les Socratiques Page 2 sur 10 Vie de Socrate 469 399 avant Jésus-Christ. Généralement considéré comme le père de la philosophie occidentale, on ne sait pourtant que peu de choses sur l'homme et sa doctrine. On fait souvent la comparaison entre Socrate et Jésus : Leurs idées eurent une immense répercussion sur les mentalités durant plus de deux millénaires. Ils furent tous deux condamnés à mort sans avoir jamais rien écrit. On ne connaît donc leurs idées que par le biais de leurs disciples ou détracteurs. [...]
[...] Eschine de Sphettos : philosophe et ami très proche de Socrate ; Parmi les élèves de Socrate, il semble qu'il y ait eu des tendances divergentes comme celle que forme Eschine, très lié avec Aristippe, en concurrence avec Platon et ses riches amis (Criton, Critias, Céphale D'ailleurs, selon les dire de Diogène Laërce, Platon aurait volontairement remplacé Eschine par Criton dans l'épisode de la tentative d'évasion de Socrate qu'il narre dans un dialogue justement nommé Criton. Socrate reproche cependant à son ami Eschine de toucher un salaire pour son enseignement. Il aurait aussi écrit des dialogues socratiques mais il ne nous reste que quelques fragments de son œuvre. Antisthène (V.444-365) Fondateur du courant cynique, il n'en fut pas moins l'élève de Socrate. Xénophon le fait apparaître tel dans les Mémorables et son Banquet. [...]
[...] Pas pour moi. Platon, Hippias Mineur, 374c-375d Dans cet extrait, Socrate confond Hippias d'Elis, l'un des sophistes les plus en vue à l'époque. Il joue pour cela sur les deux sens du mot ‘meilleur' qui excelle dans un domaine qui s'approche de la perfection morale Il n'hésite pas pour cela à faire entorse à ses propres principes, car dans le corpus platonicien, Socrate n'a de cesse de rappeler qu'on ne peut faire le mal volontairement, qu'il est toujours le résultat de l'ignorance Une telle pratique ne peut pas manquer de faire penser aux sophistes eux-mêmes L'originalité de ce sage illustre ne saurait donc s'arrêter là, sous peine de faire de lui, non pas le père de toute la philosophie, mais simplement celui de la sophistique, au mieux de la doctrine sceptique ! [...]
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