L'ouest de la Côte d'Ivoire se caractérise, au niveau humain, par une mosaïque de communautés ethniques de plus ou moins petites dimensions, relativement différentes les unes des autres ; celles-ci se regroupent, en dépit des particularités de chacune d'entre elles, dans deux ensembles plus vastes : "Mandé" au Nord et le Krou au Sud. Les Toura appartiennent à la grande famille des "Mandé". Les Toura sur lesquels se porte le choix de notre thème sont situés entre le 7°50 et le 8°50 de latitude Nord et les 7° et 8° de longitude Est. Plusieurs raisons militent en faveur du choix de ce peuple. Ce groupe ethnique passe pour l'un des moins connus en Côte d'Ivoire car, même plus d'un ivoirien ne saurait le localiser sur une carte. C'est pour cette raison qu'un reporter ivoirien écrivait en 1978 "pour beaucoup de nos compatriotes, l'ouest (de la Côte d'Ivoire) est essentiellement composé de Dan ou Yacouba, de Guéré et Wobé. La réalité, cependant est tout autre ; il y a aussi les Toura" . Nous pensons que l'unité nationale prônée à juste titre par nos pouvoirs publics passe par la connaissance de chacun des groupes qui composent notre nation. Pour mieux rassembler, ne faut-il pas connaître d'abord ce peuple ? (...)
[...] Quant au terme "bole", il a le sens de lancer, de jeter, il me semble pas avoir conservé cette acception dans le mot symbole alors qu'il l'a gardée dans ballet, parabole et balistique. Une coutume de la Grèce antique voulait que les familles se fissent des présents, et que certains de ceux-ci fussent divisés en deux. Ces moitiés étaient conservées de génération en génération. Ainsi, les deux groupes, propriétaires d'un même objet se faisaient-ils un devoir d'entretenir à travers le temps des relations d'hospitalité et d'amitié. Le rapprochement des deux fragments concrétisait un raffermissant des rapports sociaux. Depuis lors, le mot symbole a été affublé de sens différents. [...]
[...] Ce prêtre est en même temps investi d'une fonction royale : le roi, est indissociablement, maître de l'oracle et maître du pouvoir. Puis survient une déviation : L'oracle touche en désuétude, et ses détracteurs se trouvent pris dans une compétition guerrière. Alors, la parole, le récit de la geste prennent un autre sens ; commémoration des hauts faits, ils confèrent aux seigneurs de la guerre l'immortalité dans la mémoire des hommes. La gloire se substitue au sacré. C'est une étape transitoire, qui nous achemine vers le troisième statut de la parole dans la société grecque : après l'état théocratique, puis le pouvoir des seigneurs de la guerre, nous en arrivons à la démocratie. [...]
[...] I-6 La notion de symbole La notion de symbole est très complexe et sa perception ne fait pas toujours l'unanimité au sein des auteurs. C'est ainsi que, LUC BENOIST, dans l'introduction à son ouvrage intitulé Signes, symboles et mythes, faire aux éditions PUF en 1977 dans la collection "Que sais-je ? affirme ceci : S'il existe beaucoup de livres qui traitent de ce grand sujet, c'est, mais semble-t-il, d'une façon particulière et dans un champ limité, même lorsqu'il s'agit d'ouvrage de réorganisation aucun d'eux n'explique en raison logique du symbole [15]38 Le symbole est une notion très complexe c'est à juste titre que jacques CHEVALIER dit que les mots sont incapables d'en exprimer toute la valeur ».[16]39 Pour comprendre cette notion, il est nécessaire de voir son origine et son évolution. [...]
[...] L'histoire du peuple Toura est l'ensemble des histoires de chaque famille totémique (Gboung) de chaque clan (Siya) Comment sont nées les différentes familles ou Gboung en pays Toura ? Chapitre II : Naissance et organisation des différentes familles (gboung) PREAMBULE Nous avons reçu ces mythes de différentes personnes. En multipliant le nombre de nos informateurs, notre souci est de rester un tant soi peu près de la réalité, réalité connue de presque tous les membres des familles citées. Notre corpus est constitué de onze mythes pour cinq familles. [...]
[...] Que ses deux peuples soient désormais frères le bien des kamara sera désormais le bien des keita. Que jamais le mensonge n'existe plus entre un kamara et un Keita Pareillement Djalhonké et Manding deviennent alliés. Les Tounkara et les Cissé furent déclarés parents à plaisanterie des keita : Aucun peuple ne fut oublié Puis tous les peuples se séparèrent dans l'amitié, et dans la paix retrouvée. Soundjata avait donné la paix au monde Dépuis ce temps sa parole respectée est devenue la loi, la règle pour tous les peuples. [...]
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