Au sens commun, le corps vivant est un objet matériel composé de plusieurs organes qui l'animent. Par opposition au "corps mort" dénué de tout mouvement, le corps vivant ne cesse de se mouvoir et de retarder le retour à un état inorganique en mangeant, buvant, et en respirant. Par "objet de science", on entend l'approche scientifique du corps, c'est-à-dire une explication objective, un examen raisonné de ce qu'on appelle ici le "corps vivant". Enfin, le terme "peut-il" renvoie à deux idées : Est-il possible, mais aussi a-t-on le droit ? De ce fait, le problème posé ici revient à se demander si la nature, la complexité et les caractéristiques du corps vivant demandent une explication différente de celle qui est amenée par les sciences. Dans un premier temps, il paraît aller de soi que le corps vivant est réductible à son traitement scientifique. En effet, tout, ou presque, ce qui constitue le corps vivant peut être analysé par la science qui nous donne une explication concrète et méticuleuse. Pourtant, ne dit-on pas aussi que la science a ses limites et que l'homme ne se réduit pas à son code génétique et à ce que les sciences peuvent nous en dire ? En d'autres termes, on se demandera donc si la vie se résume à un traitement scientifique, la science peut-elle expliquer toutes les spécificités du corps vivant ?
[...] L'homme se vit comme un sujet autonome et responsable. Il n'est pas un objet ou une chose, il est une personne qui imagine, sent, souffre, qui a des intentions, des projets, des sentiments. Les sciences du vivant, la biologie, et même les sciences de l'homme peuvent bien, par souci méthodologique éliminer l'expérience subjective de notre intentionnalité qui a fait les beaux jours du vitalisme et de l'animisme, elles n'auront pas le dernier mot. Le corps vivant n'est donc pas un objet de science puisqu'il est capable de dire de s'interroger sur lui-même et sur le monde extérieur; l'homme est donc au centre de sa réflexion et donc capable de penser et d'agir en ayant conscience. [...]
[...] D'autre part, le corps vivant a la propriété de se construire lui-même. Ainsi, chaque partie du tout que constitue un organisme vivant peut-être considéré comme cause efficiente (cause qui produit un effet) des autres parties. Prenons comme exemple les organes de l'appareil digestif, ce sont ces organes qui conditionnent le développement et l'entretien de ceux de l'appareil circulatoire. De ce fait, autoconservation, autorégulation, et parfois autoréparation, caractérisent l'être vivant. Tout se passe comme si le corps vivant poursuivait un but : sa propre conservation dans l'harmonie la plus complète possible avec le milieu extérieur avec lequel il entretient des rapports d'échanges incessants. [...]
[...] Le corps vivant peut-il être un objet de science? Résumé/ intro Au sens commun, le corps vivant est un objet matériel composé de plusieurs organes qui l'animent. Par opposition au "corps mort" dénué de tout mouvement, le corps vivant ne cesse de se mouvoir et de retarder le retour à un état inorganique en mangeant, buvant, et en respirant. Par "objet de science", on entend l'approche scientifique du corps, c'est-à-dire une explication objective, un examen raisonné de ce qu'on appelle ici le "corps vivant". [...]
[...] En d'autres termes, s'il y a une organisation vivante, il n'y a pas de matière vivante. D'autre part, la seconde attitude est le vitalisme qui existe en chaque individu et qui affirme que le corps vivant est animé d'une énergie propre, manifestant une force spécifique tendant à maintenir l'organisation. Le vitalisme permet alors d'éviter le risque de la réduction du corps vivant à une machine. De ce point de vue, il est préférable de constater, comme Kant, que tout se passe comme s'il y avait une finalité interne à tout être vivant. [...]
[...] En somme, dans un premier temps, il nous a paru aller de soi que le corps vivant est un objet de science, car la science du vivant appelée biologie, entre autres, a permis d'expliquer de nombreux phénomènes au fil du temps. Or, nous avons vu dans un second temps que cette thèse n'était pas sans poser quelques difficultés : le corps vivant n'est-il pas avant tout un corps humain ? Enfin, pour élargir notre réflexion, nous pouvons nous demander si la machine fournit un modèle pour comprendre le vivant, soigne-t-on un être vivant comme on répare une machine ? En d'autres termes, le corps vivant et la machine sont-ils comparables ? [...]
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