corps, Husserl, être humain, processus neurophysiologique, idéalisme transcendantal, neurothéologique, principe d'intégrité du corps humain
Le monde, par son étymologie, renvoie autant à la notion d'arrangement qu'à celle d'ordre. Il fait référence à un tout ordonné au sein duquel tout objet existe selon les lois de la physique. En un sens large, le monde se confond dès lors avec l'univers parce qu'il suppose un ensemble, la collection complète de ce qui existe en un seul et même lieu. En un sens restreint, sociologique et psychologique, il y va pour chacun de son monde : vie intime, famille, village, ville, pays, continent. Se développant au sein de l'espace-temps, l'être humain est un être de chair et d'os assujetti aux lois de la physique. Il est précisément un être naturel et mortel au même titre que tout autre élément présent dans le monde.
[...] Du cerveau et du corps tout entiers émerge la conscience incarnée dans un monde intersubjectif, un environnement de vie composé d'autres êtres raisonnables faits de la même nature que nous et d'objets inanimés. Le monde n'est pas une entité à part qu'il s'agirait de rejoindre, il est au contraire toujours déjà à disposition et nous façonne. Qu'il s'agisse du monde entendu comme univers ou du monde comme environnement, comme monde social, le monde n'est pas à rejoindre et notre corps est le résultat du monde dans lequel nous vivons tout comme le monde est le résultat de notre action corporelle. [...]
[...] Il en ressort cette interrogation considérable : cette confrontation entre deux mondes a priori irréconciliables, celui du corps et celui de l'univers, donne-t-elle lieu à une désunion entre le corps et le monde ? Le corps, un lieu physique Être de chair et d'os, mon corps fait partie du monde en tant qu'il est constitué d'atomes et d'organes. Le corps comme lieu physique à partir duquel nous interagissons sur le monde fait que nous sommes à l'instar de tout autre être au monde. Cela est indéniable, à moins que l'on considère que le corps soit une entité qui ne soit physique. [...]
[...] Le corps, comme la chair entendue comme lieu de la vie intime, fait partie intégrante du monde en tant que fond psychobiologique sur lequel l'ensemble de notre vie prend appui. Distinguer le monde et le corps revient d'emblée à dissocier deux éléments qui pourtant sont intimement liés tant sur le plan physique que psychologique et sociologique. L'être humain, fait de chair et d'os, façonne le monde autant qu'il est façonné par le monde dans ses multiples ententes. Le corps, comme lieu de la vie consciente, est à la fois la manifestation d'une dynamique interne et d'une participation aux mêmes éléments physiques que l'univers entier et il serait difficile de désunir le corps du monde. [...]
[...] La distinction entre le corps et la conscience Pourtant, il est possible de voir une profonde scission entre le corps et le monde, mais aussi une distinction entre le corps et la conscience. En effet, comme être raisonnable, l'être humain est un être irréductible à tout processus neurophysiologique ou physique, même s'il est en évidemment tributaire, dans la mesure où la conscience de soi et la vie intime, comme monde à part, sont des sphères qui se distinguent fortement de tout ce qui d'ordre strictement naturel et mondain. [...]
[...] Mon corps agit dans le monde et est sensible à ce qui l'y rencontre. Pareillement, l'être humain agit sur le monde pour le façonner, tant au niveau macroscopique qu'au niveau microscopique, en l'occurrence lorsqu'il tente de cerner les particules élémentaires de l'univers au sein d'accélérateurs de particules. Il serait par conséquent inadéquat de vouloir dissocier le monde et le corps, tant ils sont liés l'un à l'autre par des modifications réciproques. Il s'agit là d'une position naturaliste qui veut que chaque élément du monde soit sur le même plan ontologique. [...]
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