« Le bonheur est une récompense, disait Alain, qui vient à ceux qui ne l'ont pas cherché ».
Nous pourrions donc nous demander tout d'abord si l'atteinte du bonheur relève de la satisfaction de désirs ou de fantasmes, qui eux aussi sont des composantes du sujet qu'il n'a pas cherché, mais qu'il a intégré.
Le fait de satisfaire un de ses désirs peut paraître dans l'absolu un bonheur mais peut aussi bien apparaître comme une réelle déception. Il faut se demander si la satisfaction de nos désirs est possible alors que le monde qui nous entoure ne nous appartient pas et que son contrôle n'est pas entre nos mains. La satisfaction des désirs peut sembler quelque chose d'hasardeux dans ces circonstances, une opportunité. Seulement est-elle à saisir ou pas ? Et si elle l'est, nous amènera-t-elle jusqu'au bonheur, est-ce la seule condition pour y parvenir ?
Tout d'abord, il est évident que pour tout à chacun, la satisfaction des désirs semble possible consciemment, sinon pourquoi s'en créer ? Mais il est vrai que, en allant plus loin, nous pouvons voir une certaine part d'inconscient chez l'être humain qui ne cherche pas à ce que ses désirs soient satisfaits ce qui crée une tension à l'intérieur de lui-même, tension caractéristique du désir.
[...] Peut-on dire que tous les individus ont besoin des mêmes choses pour être heureux ? Ce serait fort dommage, car si les conditions d'atteinte du bonheur des individus convergeaient, il y aura une saturation qui privilégierait ceux qui peuvent les atteindre et desservirait les autres qui n'arriveraient pas à réunir toutes les conditions nécessaires. Pour certains, le bonheur est provoqué par le côté matériel de la vie, et à ce moment-là, la finitude des ressources en forcerait d'autres à se résigner. [...]
[...] Il doit donc se baser sur des choses similaires. Tout ce qui compose la vie est une cause du bonheur ou du malheur. Le côté individuel du bonheur est certain. Pour des individus, ce sera l'amour, pour d'autre l'amitié. Mais pour tous, c'est un état d'esprit qui permet de s'accorder la joie. À l'inverse, le malheur est un moment ou le bonheur semble impossible. Le bonheur est un moment où l'individu se dit qu'il peut le ressentir, mais pas qu'il le ressent. [...]
[...] Tant que le sujet n'est pas mort, il ne peut pas savoir s'il a été heureux. Et même si le malheur permet d'appuyer le sentiment de bonheur, l'individu ne peut pas être lucide dans le moment présent. Il est toutefois évident que le malheur est nécessaire pour se rendre compte du bonheur, car les deux forces contraires toujours en lutte ne peuvent s'exprimer l'une sans l'autre. L'être humain ne peut connaître constamment le bonheur ou le malheur. Il est instable par nature, car le monde autour de lui est instable. [...]
[...] Il suffirait de posséder pour se sentir heureux. Mais au-delà des apparences, si ces personnes ressentent le bonheur en possédant, c'est peut-être, car d'autres choses constituent leur vie. Car il s'agirait de donner de l'argent à tout le monde pour enrayer le malheur sur terre. Même la personne la plus vénale qui soit aurait donc d'autres choses à côté de ce qu'elle possède pour pouvoir prétendre au bonheur. C'est le fossé entre ce que l'être humain dit et pense. En effet, même si sous l'impulsion il peut dire ah si j'étais riche cela ne lui suffirait pas tout d'abord, car le sujet est insatisfait par nature, mais aussi parce qu'une sensation abstraite qu'est le bonheur ne peut pas être basée que sur du concret. [...]
[...] Beaucoup de maladies ou des situations qu'il a vécues peuvent également interdire le bonheur à l'être humain. Pour ne plus souffrir, il s'empêche de connaître le véritable malheur véritable non dans le sens d' unique mais dans le sens de pire en se forgeant une carapace, carapace qui l'empêche également de connaître le véritable bonheur. La dépression chronique que connaissent certains leur empêche également de s'ouvrir au bonheur, car il s'enferme dans un cercle vicieux où on leur dit qu'ils sont malades et qu'ils ne voient que les choses négatives. [...]
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