Depuis Socrate, le dialogue est une forme de recherche philosophique par la discussion où le meneur de jeu conduit ses interlocuteurs à découvrir le savoir qu'ils portent en eux-mêmes. Par la discussion, les interlocuteurs mettent en jeu leurs arguments pour étudier le pour et le contre. Pourquoi irais-je mettre mon savoir à l'épreuve si je suis convaincue d'avoir raison ?
Je n'ai en effet aucune raison de mettre en doute ce dont je suis sûre. Mais inversement, si je ne crois en rien, quelle raison aurais-je de discuter avec autrui ? Pour faire l'effort de convaincre, il faut bien avoir des convictions. Mais peut-on en même temps vouloir convaincre et accepter d'être convaincu ? N'est-ce pas paradoxal ?
Si j'ai la conviction d'avoir raison, c'est que j'ai de bonnes raisons pour l'être. La raison est en effet la faculté de connaissance qui permet de distinguer le vrai du faux, le bien du mal, le réel de l'illusoire, donc de juger, de raisonner et d'agir en conséquence. Aussi, cherche-t-elle à rendre le monde intelligible en déterminant des principes d'explication de la réalité. D'où la définition par Kant de la raison comme « faculté des principes ». Par exemple, expliquer un accident en invoquant comme raison (la cause) l'ivresse du conducteur. Avoir raison suppose donc qu'on doit pouvoir rendre raison de son discours, et ce, en vue d'établir la vérité : c'est ce que l'on appelle convaincre (...)
[...] La conviction d'avoir raison fait-elle obstacle au dialogue ? Depuis Socrate, le dialogue est une forme de recherche philosophique par la discussion où le meneur de jeu conduit ses interlocuteurs à découvrir le savoir qu'ils portent en eux-mêmes. Par la discussion, les interlocuteurs mettent en jeu leurs arguments pour étudier le pour et le contre. Pourquoi irais-je mettre mon savoir à l'épreuve si je suis convaincue d'avoir raison ? Je n'ai en effet aucune raison de mettre en doute ce dont je suis sûre. [...]
[...] C'est donc en dialoguant avec lui-même qu'il met à l'épreuve toutes ses connaissances pour aboutir à une certitude, première vérité indubitable, je pense, je suis La conviction n'est donc pas un obstacle au dialogue puisque c'est une adhésion rationnelle de l'esprit. Qui plus est, parce qu'elle admet une part d'erreur, elle engage, plus encore que la certitude, à l'épreuve du dialogue. Et elle n'est pas non plus un obstacle à l'action, puisqu'elle est une adhésion de l'esprit suffisamment forte pour le décider. [...]
[...] Mais elle apparaît alors comme dangereuse car nous savons combien de maux et de conflits ont déchiré les hommes qui n'ont pu s'entendre faute de s'être écoutés. Certes, le doute est un obstacle à l'action mais à l'inverse, une trop grande assurance débouche sur le dogmatisme, l'intolérance, le fanatisme, lui-même conduisant à l'affrontement physique. On peut renverser les termes de notre discours et affirmer au contraire que c'est lorsqu'on est sûr d'avoir la raison de son côté que l'on accepte le dialogue. Accepter d'être mis à l'épreuve, c'est faire la preuve de son objectivité, ce qui est l'indice d'une adhésion impersonnelle de l'esprit. [...]
[...] Ainsi oppose-t-on la conviction à la persuasion dans la mesure où convaincre, c'est argumenter par des raisons et au profit de la vérité alors que persuader, c'est argumenter au moyen de l'imagination ou de l'émotion et souvent au profit de l'erreur. Et c'est bien parce que la persuasion est toujours subjective qu'elle fait obstacle à la communication des consciences. Pourtant la conviction n'est pas la certitude et seule la certitude est tout entière rationnelle. Est-ce à dire que la conviction relève pour une part du sentiment ? D'après Le Lalande l'adhésion de l'âme ne mérite le nom de certitude que si la chose pensée est vouée. Par là elle diffère de la croyance La conviction est-elle une croyance ? [...]
[...] Si j'ai la conviction d'avoir raison, c'est que j'ai de bonnes raisons pour l'être. La raison est en effet la faculté de connaissance qui permet de distinguer le vrai du faux, le bien du mal, le réel de l'illusoire, donc de juger, de raisonner et d'agir en conséquence. Aussi, cherche-t-elle à rendre le monde intelligible en déterminant des principes d'explication de la réalité. D'où la définition par Kant de la raison comme faculté des principes Par exemple, expliquer un accident en invoquant comme raison (la cause) l'ivresse du conducteur. [...]
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