Contre-utopie, dystopie, humanisme, hégélianisme, marxisme, positivisme, idéal collectiviste, éducation par « hypnopédie », Big Brother
Il est parallèle à celui de l'humanisme. Le XIXe siècle croit en l'avènement imminent d'une humanité enfin réalisée ; l'hégélianisme, le marxisme, le positivisme annoncent un homme pleinement épanoui pour bientôt. La Première Guerre mondiale apporte un démenti cruel à cet optimisme. L'idéal collectiviste et égalitaire du stalinisme s'avère une barbarie d'une ampleur nouvelle avec ses dizaines de millions de morts sacrifiés à la cause du parti. L'idéal fasciste et nazi, qui milite pour un homme nouveau et un autre type de société parfaite, entraîne une barbarie qui ne doit rien à la première.
[...] Cette haine se transmue également en amour pour Big Brother. Dans ce régime dans lequel il n'y a pas d'amis mais que des camarades, dans lequel l'amour est interdit, le héros Winston Smith ans, qui travaille au ministère de la vérité, tente de se révolter. L'amour partagé avec Julia est une première transgression politique ; leur adhésion à la Fraternité en fait des révoltés. Mais ils sont trahis, Winston est arrêté, torturé ; malgré une longue résistance, il finit par reconnaître ses torts et va jusqu'à trahir Julia, il capitule en acceptant de reconnaître que l'Océania n'a jamais été en guerre que contre l'Estasia et que deux et deux font parfois cinq : La lutte était terminée. [...]
[...] La liberté c'est l'esclavage. L'ignorance c'est la force Le ministère de la vérité réécrit perpétuellement l'histoire pour qu'elle soit en conformité avec la situation présente, L'Histoire est un palimpseste gratté et réécrit aussi souvent que nécessaire ; le futur quant à lui est inconcevable ; seul demeure un étemel présent dans lequel le parti a toujours raison. Dans cette société du mensonge généralisé, la langue mise au point par le parti, le novlangue joue un rôle fondamental : langue pauvre, à la syntaxe et au lexique simplifiés et réducteurs, elle rend impossible l'expression d'une pensée complexe et elle annihile par là tout esprit critique et toute révolte. [...]
[...] La mort elle-même est planifiée : la vieillesse accélérée est bientôt suivie d'une euthanasie et d'une incinération. Une erreur de programmation sur un ingénieur, Bernard Marx, conduit les autorités à l'exiler dans une réserve de sauvages Il rentre de son exil avec John le Sauvage, en réalité l'homme du XXe siècle, qui a lu Shakespeare, et qui connaît la vie affective ; John opte pour le suicide dans ce meilleur des mondes qui s'avère le pire qui soit. Huxley affirme que son roman est prémonitoire et qu'il restera davantage d'actualité que l'œuvre d'Orwell. [...]
[...] Barjavel a en effet prêté sa plume aux journaux de la collaboration Je suis partout et Gringoire. L'utopie est-elle encore possible, voire souhaitable, dans le monde contemporain ? D'un côté, l'utopie traditionnelle, qui fait miroiter le fantasme d'une société parfaite, apparaît obsolète ; l'histoire cruelle du XXe siècle a guéri l'humanité de l'espoir et de l'attente d'une telle société qui s'avère inadéquate à la nature humaine et qui entraîne inévitablement le totalitarisme, au nom de la vérité à établir ou à défendre. [...]
[...] Un jour de juin, une gigantesque panne d'électricité paralyse la planète entière. Les hommes, incapables de satisfaire leurs besoins vitaux, affamés, s'attaquent aux animaux avec des couteaux ; c'est la loi de la jungle, on s'entretue pour tenter de sauver sa peau. Le héros François Deschamps, étudiant en chimie d'origine paysanne, décide de quitter la ville, avec son amie d'enfance, Blanche. Il retourne dans son village natal pour fonder une nouvelle société patriarcale, dont il prend la tête, dans laquelle les machines sont interdites et tout progrès rejeté. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture