Humanisme occidental, boucheries, guerres mondiales, Auschwitz, Hiroshima, dadaïsme, surréalisme
Comment croire encore en l'homme, en sa raison, en sa dignité, après les boucheries de deux guerres mondiales qui toutes les deux naissent au sein même de la culture européenne dite « humaniste » ? Auschwitz, Hiroshima, deviennent deux lieux mythiques qui démythifient l'homme et son illusoire idée de progrès. Le dadaïsme d'abord, le surréalisme ensuite, remettent en cause toute la tradition rationaliste. Le seul itinéraire possible pour l'homme est le Voyage au bout de la nuit (Céline, 1932).
[...] Le prétendu roi de l'univers est lui aussi démythifié. L'homme condamné à l'absurde. Si Dieu n'existe pas, si la nature humaine n'existe pas, quel sens donner à l'homme et comment définir des valeurs qui structurent la vie de l'individu et organisent les rapports sociaux ? Que devient l'homme ? Jusqu'au XIXe siècle le titre des œuvres d'art est souvent constitué d'un patronyme, de Phèdre (Racine) à Bel Ami (Maupassant), de Horace (Corneille) auPère Goriot (Balzac), celui du héros, conférant ainsi à l'aventure individuelle une place centrale, même si la vie du personnage est souvent tourmentée. [...]
[...] Le discours dominant chante l'homme et ses mérites, la grandeur de la condition humaine, pour masquer la réalité d'une humanité qui vit anéantie ou par la misère, ou par les guerres, ou par l'esclavage, ou par la torture, ou par la dictature etc. L'humanisme est un alibi colonialiste. L'idéal humaniste n'est en réalité qu'un modèle européen qui demeure conceptuel. Au nom de ce prétendu achèvement humain, la force est employée à l'encontre d'autres cultures décrétées inférieures ou en retard de développement pour les aider à se réaliser. Ce discours, en lui-même artificiel, n'est qu'une hypocrisie pour dissimuler la réalité de la colonisation, une entreprise délibérée et systématique d'exploitation tant des ressources naturelles que des hommes. [...]
[...] Après avoir entériné la mort de Dieu l'art en exprime une autre, celle de l'homme. La critique marxiste de l'humanisme Le marxisme formule une triple condamnation. L'humanisme est un fantasme affectif. C'est une machine de mots qui s'adressent à l'imagination et à l'affectivité des hommes, en particulier dans la littérature traditionnelle populaire. Ces mots sont rassurants, édulcorés ; ils présentent une vision idéalisée et artificielle de l'homme. L'humanisme est donc une illusion. L'humanisme est une idéologie. Au sens marxiste, le mot idéologie > est péjoratif. [...]
[...] Non seulement elles ont tendance à réduire l'homme au simple statut d'objet dans leurs analyses, mais plus encore, elles étudient les multiples déterminismes qui pèsent sur lui et réduisent de plus en plus sa marge de liberté, tant individuelle (psychologie) que collective (sociologie), au point qu'on en vient à se demander si la liberté humaniste n'est pas elle aussi une illusion. En outre, l'ethnologie structuraliste, qui triomphe dans les années 1970, nie l'existence d'une nature humaine commune à tous, pour proclamer que l'homme est tout entier un être de culture et qu'il n'y a donc aucune valeur universelle. Les sciences de la nature. D'une part, la génétique tend à réduire l'homme à une dimension exclusivement matérielle. [...]
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